New York Under Water est une cité composée de dômes et de tunnels, à trois mille mètres sous la surface de l'océan Pacifique. Financée par l'argent venu de la Fédération extraterrestre, elle abrite des projets de recherche scientifique collaboratifs et ceux qui gravitent autour, soit des dizaines de milliers de personnes. Les dômes sont conçus pour résister à la pression sous-marine, mais pas aux attentats terroristes. Les corps d'une dizaine de scientifiques flottent désormais dans le dôme ciblé quelques heures plus tôt par une bombe, le reste de l’installation ayant été immédiatement protégé par un champ de force.
L'inspecteur de police Alex Green est horrifié, mais il n'est pas venu pour ça : sous la couverture d'un psychologue, il suit une indication assez floue. Thomas Silanski, du FBS (le bureau scientifique du FBS), s'attendait un peu à ce genre de choses, mais lui aussi a une autre mission prioritaire à remplir.
Le lendemain, les terroristes autonomistes attaquent à nouveau la cité sous-marine. Piégés dans un dôme en construction, une poignée de rescapés essaie de survivre, alors même qu'un nouveau danger menace...
Le duo Ange adapte ici en BD une nouvelle aventure de l'inspecteur Alex Green. Le roman New York Underwater, paru en 1998 chez Fleuve Noir, est en fait le troisième tome de la série Alien World, mais on peut supposer qu'Ange a préféré scénariser sa propre production (le roman en question étant signé d'un de ses pseudos, G. Elton Ranne) plutôt que celle d'autrui, puisque le deuxième tome de la série de romans est l'oeuvre d'un autre auteur (La Résolution Andromède, de Franck Morisset). Il n'y a cependant aucun souci pour raccorder les deux aventures sans connaître les événements intermédiaires, auxquels aucune allusion n'est faite.
L'adaptation est tantôt pointue, tantôt plus éloignée. On peut ainsi trouver des phrases reprises mot pour mot, mais dans la bouche d'un autre personnage, par exemple. Des prénoms légèrement différents, des personnages en plus ou en moins. De plus, l'intrigue a subi pas mal de coupes franches, qui permettent de bien mieux suivre l'histoire. Au contraire, les passages concernant Sara, la voisine dont Alex est amoureux, sont plus développés, peut-être pour lui donner un rôle plus important par la suite. Quant à la fin, elle amène une fois encore une révélation fracassante qui n'est absolument pas présente dans le roman !
Le récit suit en alternance les points de vue d'Alex et de Thomas, comme dans le roman une fois encore. Des indications régulières permettent de déterminer sur quel personnage la scène se focalise, même s'il m'a semblé qu'il manquait quelques transitions. Si les deux hommes ne s'apprécient guère, les voilà forcés de collaborer. Dangers, secrets, rebondissements, l'action ne manque pas et les pages se tournent à toute vitesse.
Si la couverture de la BD rappelle irrésistiblement celle du roman, il ne faut pas s'étonner : toutes deux sont l'oeuvre d'Alain Janolle. On se rend pourtant vite compte que le dessinateur s'est lâché en travaillant sur la BD. Les décors sont magnifiquement détaillés, que ce soit la cité sous-marine futuriste ou les nombreuses cases mettant en avant les fonds marins et la faune abondante qui les parcourt. J'ai particulièrement apprécié les pieuvres empathes et les monstres aliens, très impressionnants. Les personnages sont plus communs, voire froids. Les couleur sont également souvent froides et sombres, ce qui est parfaitement adapté à un thriller sous-marin, mais on a aussi de belles touches de couleurs éclatantes par endroits. Dans l'ensemble, c'est tout à fait agréable à regarder.
C'est une chouette BD, avec du rythme et de la tension, dans un univers intéressant, et aux dessins plaisants. Que demander de plus ? Sinon un autre tome, bien sûr...