1626 à Paris. Louis Fronsac et son meilleur ami, Gaston de Tilly, font leur rentrée des classes au collège de Clermont. Cet établissement, tenu par les Jésuites, est fréquenté essentiellement par les enfants de la noblesse et de la bourgeoisie. N'ayant plus la capacité d'accueillir de nouveaux pensionnaires, son recteur décide d'acheter le collège mitoyen du Mans, qui est abandonné depuis plusieurs années.
Cet événement attise la curiosité de nos deux jeunes héros, qui décident alors d'explorer les bâtiments à l'abandon. Mais sont-ils vraiment vides ? Il se dit que cette école est hantée par les âmes des protestants égorgés lors de la Saint-Barthélémy, mais cela ne suffit pas à décourager les deux amis en quête d'aventures et de frissons.
Au même moment, un père jésuite espagnol rencontre en secret César et Alexandre de Vendôme, les fils bâtards du regretté Henri IV et donc demi-frères du roi Louis XIII. Les deux frères sont d'infatigables comploteurs et ennemis du cardinal Richelieu, principal ministre du roi, ils espèrent aussi pouvoir accéder au trône car Louis n'a toujours pas d'héritier. Suivant les conseils du Jésuite, ils se lancent dans cette conspiration visant à se débarrasser de Richelieu afin de prendre sa place et de se rapprocher ainsi un peu plus du pouvoir et du trône.
Lors de leur escapade secrète à l’intérieur du collège, les deux compères, accompagnés de leurs camarades de la compagnie des six, découvrent des tonneaux de vin entreposés dans les caves. Mais ils sont surpris par les contrebandiers, dont l'un d'eux est une vieille connaissance et qui n'a qu'une envie : se venger d'eux en les tuant. Ils parviennent à s'enfuir et rentrent au collège sains et saufs mais tous terrorisés. Ils décident de ne rien dire à personne, car si les pères jésuites apprenaient ce qu'ils ont fait, ils seraient exclus du collège.
En dépit de leur bonne résolution, suite à la disparition d'un collégien, ils vont explorer de nouveau les lieux et découvrir que les tonneaux ont été remplacés par des armes et des cuirasses. Que cache cette découverte ? Nos deux compagnons vont se lancer dans un enquête dangereuse où ils seront les proies d'individus sans pitié prêts à tout pour garder le secret sur leurs agissements.
Nous retrouvons dans ce roman Louis Fronsac, dans le deuxième tome de ses aventures. Après avoir rencontré Gaston dans le premier tome et commencé à tisser avec lui des liens, leur amitié se renforce et ils commencent à développer leur goût pour les affaires inextricables où ils risquent à chaque fois leur vie. Ceci deviendra une fâcheuse habitude et les rendra inséparables pour le restant de leurs jours.
Jean d'Aillon a eu la bonne idée de revenir à l'enfance de Fronsac et à la genèse de son indéfectible amitié avec Gaston. Fidèle lecteur de leurs aventures, je suis donc passé d'un Louis vieillissant à un jeune collégien qui débute sa vie d'enquêteur hors pair. C'est plutôt rafraîchissant et explique beaucoup de choses sur la suite de leurs équipées. De plus, l'auteur a développé un peu plus les personnalités des compagnons de Louis Fronsac, ce qui les rend encore plus attachants et nous donne envie de découvrir comment ils vont évoluer.
Comme toujours avec d'Aillon, la grande Histoire croise toujours la route de son héros. Les références historiques sont nombreuses, les protagonistes ont pour la plupart existé et ont eu un rôle dans l'Histoire de France. On y rencontre toutes sortes de personnages, des nobles, des bourgeois, des religieux, des voleurs, des truands, qui se croisent, s'associent, se combattent et cherchent à s'éliminer.
L'auteur a l'art de nous plonger dans les bas-fonds du Paris de l'époque, les descriptions sont précises et les événements auxquels participent Louis restent crédibles du point de vue historique. Les intrigues criminelles et politiques sont bien menées et s'insèrent parfaitement dans le récit.
Du bon Jean d'Aillon et un souffle nouveau, bienvenu, pour les enquêtes de Louis Fronsac.