Hatchepsout est parvenue à devenir régente du nouveau Pharaon, son fils de trois ans Thoutmosis III. Si elle lutte toujours contre l'influence des prêtres d'Amon, elle peut cependant pousser sa politique pacifique de développement du commerce. Cependant, son fils se montre déjà fort intéressé par l'armée et les prêtres d'Amon lui affectent un soldat, Sobek, chargé de son éducation militaire. Celui-ci est persuadé qu'il fera un excellent père de substitution pour le petit Djehouty, et par conséquent qu'il pourrait devenir le nouveau Pharaon en épousant la reine Chepsout !
Après les événements violents du tome précédent, cette période-ci de la vie d'Hatchepsout est plus paisible. Mais attention, ce n'est pas ennuyeux pour autant, loin de là ! Pour accompagner ce nouveau rythme, la mangaka prend le temps de nous proposer par exemple un chapitre plus léger mettant en avant un mystérieux chanteur qui envoûte ceux qui l'entendent chanter le soir dans les jardins, et que beaucoup s'imaginent être Tabia, la blonde amie de Chepsout. On assiste également au retour de Senmout, devenu l'architecte en chef User, et qui est toujours amoureux de sa reine. Et si celle-ci ne compte pas se remarier, elle peut cependant se reposer sur cet ami fidèle qu'elle apprécie beaucoup.
Pourtant, on sent la tragédie qui couve. Chepsout essaie d'être une mère attentive mais elle échoue à inculquer ses valeurs à son fils, qui montre un caractère belliqueux encouragé par les prêtres d'Amon. Au fil des jours, de petits incidents l'éloignent de sa mère qui ne le comprend pas : avis ignoré lors des audiences, fête d'anniversaire politisée pour présenter au peuple la princesse Néférourê (destinée à épouser son demi-frère)... jusqu'au drame final, quand Sobek encourage Djehouty à s'en prendre à son petit compagnon d'entraînement. Son innocence est définitivement perdue. La réaction de sa mère va alimenter sa colère, marquant hélas le début d'un ressentiment durable.
Au delà du récit prenant et de l'aspect historique passionnant, on retrouve évidemment les dessins toujours aussi finement réalisés, que l'on ne se lasse pas de regarder pour en admirer tous les détails. Vite, la suite !