Tout a commencé par une chasse au trésor.
Maintenant, Tala, au cœur du blizzard, tient dans ses bras Eti, la seule autre rescapée de l'expédition dans la cité oubliée d'Ardërum-Draz.
Derrière elles, le mal réveillé gagne du terrain. Il ne s'arrête pas. Il ne fatigue jamais.
Qui peut stopper ce que la mort a rejeté ? Qu'ont trouvé les sœurs de la forge au fond des ruines d'Ardërum-Draz ?
Parmi tous les dessinateurs de talent de la série des Nains, il y en a un que j'apprécie plus particulièrement, tant sa représentation des nains correspond à mon imaginaire : Goux. Donc chaque parution d'un épisode de la forge me fait me téléporter dans le rayon bandes dessinées de mon libraire favori (cela ne marche pas comme ça, chez vous ?). Puis, bien installé dans mon fauteuil - bonne boisson, lumière adéquate, vieille musique d'excités (les vikings font-ils autre chose que la guerre avec des guitares électriques ?) -, je la dévore de mes yeux avides.
A nouveau, Goux envoie du lourd, du très lourd, dans Tala de la forge. Les personnages sont sublimes physiquement, leurs émotions sont visuellement justes et communicatives et ils ne souffrent jamais de la moindre raideur ou immobilité.
Et ce n'est pas tout, car ils baignent dans une atmosphère, des lumières et des environnements à couper le souffle tellement ils donnent l'impression d'être vivants, qu'il s'agisse de la morsure du froid en pleine tempête, de la puanteur de l'haleine d'un orc ou la chaleur reposante d'un feu ouvert.
L'un dans l'autre, cela donne des scènes de batailles terriblement réussies, par leur vigueur, leur brutalité et leur énergie. Goux s'est encore amélioré par rapport aux opus précédents.
Pendant que son dessinateur faisait un boulot hors normes, Jarry ne s'est pas endormi sur son clavier. Avec ce seizième tome, il développe une sororité naine spécialisée dans la recherche d’artefacts anciens et de secrets oubliés. Jarry mélange, d'un côté, une aventure en terrain inconnu et hostile et, de l'autre, la traque des aventurières par différents groupes aux intérêts divergents mais ayant tous le même objectif : mettre la main, coûte que coûte, sur ce que les naines ont sorti de l'ancienne cité. Jarry fait carburer le rythme de son récit. Les pages défilent à grande vitesse - on ne peut se reposer que pendant les rares moments de répit qu'il accorde aux acteurs.
Le texte de cet album est efficace sans être d'une grande originalité. Les surprises du scénario sont, d'ailleurs, assez convenues. Cette faiblesse est vite oubliée au regard de tout ce qui est réussi dans cette bande dessinée. Si les personnages sont bien foutues (oui, les naines sont aussi jolies), attachantes, bien construites, c'est le développement de la tension au fur et à mesure de l'avancement du récit qui est le gros point fort de cette histoire.
Grâce au travail combiné - brillant ! - de Jarry et Goux, Tala de la forge, seizième épisode des Nains, est excessivement bon. Je ne peux que vous recommander sa lecture.