Les Chroniques de l'Imaginaire

Le scélérat (Les fils du péché - 4) - Campbell, Anna

Nell entre au service d’une famille noble animée par une quête de vengeance. En effet, sa demi-sœur Dorothy est morte en couches, déshonorée, avec juste le temps de nommer l’homme qui l’avait abandonnée à son sort, le marquis de Leath. Pourtant, Nell est étonnée par ce marquis. Si sa beauté et son élégance le prédisposent effectivement à courir les jupons, il n’en fait rien tant il est obnubilé par ses ambitions politiques. Elle découvre un homme prêt à tout pour accomplir le rêve de ses parents, devenir Premier ministre de Grande-Bretagne, mais aussi noble, loyal et attentionné. Peu à peu, son désir de vengeance laisse la place à un sentiment tout aussi fort mais non moins dangereux.

Le scélérat est le tome 4 de la série des Fils du péché. S’il peut se lire indépendamment des autres tomes, je conseille fortement d’avoir au moins lu le tome précédent car une bonne partie de l’intrigue se situe dans le prolongement. Certains « méchants » reprennent en effet du service. D’ailleurs, c’est l’un des principaux défauts de l’ouvrage. Il manque cruellement de suspense alors même qu’il y avait matière à une belle enquête ! 

On comprend dès la lecture du résumé que le marquis de Leath n’est pas le vrai coupable et qu’une romance va bien sûr se développer entre lui et Nell. Il est en revanche vraiment dommage qu’à peine quelques dizaines de pages après le début, Anna Campbell nous révèle qui est vraiment l’homme ayant abusé de Dorothy, qui est l’antagoniste du récit et quelle est l’ampleur de ses manigances. À partir de ce moment-là, il ne reste plus qu’à attendre que Nell tire les mêmes conclusions par elle-même. Or, malheureusement, rien hormis l’attitude honorable du marquis de Leath ne peut lui donner à croire qu’il n’est pas le responsable du déshonneur de sa demi-sœur. Pire même, certaines de ses demandes pourraient laisser croire qu’il est moins vertueux qu’il n’en a l’air. 

Dans ce contexte, le fait que Nell balance aux orties son désir de vengeance pour conter fleurette avec l’homme qu’elle accuse toujours d’être la cause de la mort de sa demi-sœur fait d’elle un personnage assez volatile et assez peu appréciable. De son côté, Leath abandonne également un peu trop vite l’œuvre de sa vie, la politique, pour les beaux yeux de Nell. Cette inconstance des protagonistes, qui se retrouve également chez les personnages secondaires comme la mère de Leath, m’a dérangée dans ma lecture et ne m’a pas permis de m’immerger totalement dans le récit.

Heureusement, quelques scènes d’action en fin d’ouvrage viennent redonner un peu de rythme au récit.

Le scélérat est donc un ouvrage qui plaira surtout aux amateurs de la série et ce d’autant plus que les protagonistes des tomes précédents y font des apparitions.