Sibylle commence par suivre scrupuleusement les instructions du Verdoyant, le Pôle du Monde, et le début de son voyage est préservé des Noirs. Mais après une mésaventure, elle recommence à parler, avant de renoncer à une autre encore des instructions qui lui avaient été données, celle de ne se faire reconnaître de personne. A partir de là, son sort va empirer.
Le reste de la compagnie avec laquelle elle a voyagé un temps continue de s'émietter, Shudja' et Suleyman partant d'un côté, Peir Esmalit, Barqûq et Yahya de l'autre, pour un temps du moins, avant que chacun d'entre eux ne parte de son côté. L'action ne va pas cesser de passer d'un personnage à l'autre, d'une aventure à la suivante.
C'est là où je me suis perdue, d'autant que tout cela se passe dans une géographie que j'ignore, qu'il est difficile en lisant en e-pub de se référer à la carte - partagée en deux - en début de volume, et que de ce fait je ne pouvais pas plus me représenter les pérégrinations incessantes, et longuement décrites, des uns et des autres que si celles-ci s'étaient entièrement déroulées dans l'autre monde.
On retrouve dans ce troisième tome, qui s'achève en plein suspens, des personnages perdus de vue depuis longtemps, et une partie au moins de l'intrigue semble arriver à une fin. Sinon, il m'a paru être surtout un tome de transition, dont le but pourrait être de prévoir le rassemblement d'une partie au moins des personnages "là où tout a commencé" dans le courant du roman suivant. Probablement y trouverai-je de l'intérêt rétrospectivement, mais pour le moment je dois dire qu'il m'a paru surtout long, sans que je comprenne la nécessité des péripéties racontées.
Au niveau du style, on y retrouve les touches d'humour, et la précision des mœurs religieuses et temporelles, ainsi que les différents langages, et niveaux desdits, familiers aux lecteurs des volumes précédents.
