Les Chroniques de l'Imaginaire

Des horizons rouge sang (Les Salauds Gentilshommes - 2) - Lynch, Scott

Deux ans se sont écoulés depuis que les Salauds Gentilshommes ont quitté la ville de Camorr à la suite d'événements pour le moins traumatiques. Histoire de ne pas perdre la main, Locke Lamora et Jean Tannen se sont fixés un objectif à la mesure de voleurs de génie comme eux : vider la chambre forte de l'Aiguille du péché, la maison de jeu la plus courue de Tal Verrar. Mais rien n'est jamais simple et les voilà bientôt impliqués dans les intrigues politiques de la cité. Sous la menace d'un poison à effet lent, voici nos deux compères obligés de se faire pirates, eux qui savent à peine distinguer bâbord de tribord ! Heureusement, entre le bagout de Lamora et les poings de Tannen, il leur reste suffisamment d'atouts pour espérer survivre… et peut-être rafler le gros lot.

Ce deuxième tome de la série des Salauds Gentilshommes reprend tous les points forts du premier, Les mensonges de Locke Lamora. Les personnages sont crédibles et fouillés, aussi bien les protagonistes (complexes et attachants) que leurs adversaires (horripilants à souhait, toujours un plaisir de les voir mordre la poussière). Scott Lynch est toujours aussi doué pour créer une atmosphère pleine de menace et de danger, d'autant qu'on sait qu'il n'hésite pas à tuer des personnages importants. Les rebondissements fréquents permettent de maintenir un suspense constant et font qu'il est difficile de refermer le livre avant la dernière page.

Le principal défaut des Des horizons rouge sang réside peut-être dans sa construction. La première partie du livre est longue et s'éparpille pas mal, avec de nombreux flash-backs qui interrompent régulièrement le flot du récit. Ces flash-backs sont nécessaires pour introduire des éléments qui prennent tout leur sens dans la deuxième moitié du livre, celle où Locke et Tannen se retrouvent en mer, mais pour arriver jusque-là, il aura fallu lire plusieurs centaines de pages qui ressemblent beaucoup à ce que proposait déjà le tome 1 de la série. Difficile d'échapper à l'impression de redite.

Ceci étant dit, c'est un défaut somme toute mineur. Je ne voudrais pas donner l'impression que cette première partie est pénible à lire, bien au contraire. Reste que c'est la seconde partie qui offre les meilleurs passages du livre, les plus drôles comme les plus touchants, et que c'est elle qui justifie avant tout de lire Des horizons rouge sang.