Les Chroniques de l'Imaginaire

L'ombre sans corps (Tif et Tondu - 16) - Tillieux, Maurice & Will

Tif et Tondu sont de passage en Angleterre, où ils découvrent les joies de la conduite à gauche. C'est à Londres qu'ils se retrouvent à présent, car ils ont l'intention d'y retrouver Ficshusset, un inspecteur de Scotland Yard qu'ils ont eu l'occasion de croiser lors d'une précédente aventure. L'inspecteur est ravi de les rencontrer, même si les retrouvailles vont être chamboulées par un étrange événement...

Le domicile de Ficshusset est attaqué par un monstre étrange et invisible, qui s'en prend à l'inspecteur mais également à Tif et Tondu. Seule une immense silhouette de gorille, révélée par les phares de la voiture de Tondu, est aperçue. Le singe parvient à prendre la fuite, non sans laisser un indice de taille : l'auteur de l'attaque ne serait autre que John Fullshoke, un criminel qui a été pourtant abattu par Ficshusset, il y a un mois de cela...

Alors, Tif et Tondu vont enquêter de leur côté, et les témoignages de policiers qui se font attaquer, dans les docks, par les régimes de bananes, devraient être une sérieuse piste, là où on pourrait croire qu'il s'agit là de témoignages bien farfelus.

L'ombre sans corps est le seizième album de la série principale Tif et Tondu, et il s'agit d'un album sorti initialement en janvier 1970. Cet album a la particularité d'être le premier scénarisé par Maurice Tillieux, qui a ainsi pris le relais de Maurice Rosy, pour cette série phare de la galaxie Dupuis.

Toujours est-il que les éditions Dupuis ont décidé de mettre cet album à l'honneur, en en faisant une réédition en noir et blanc, commentée par Hugues Dayez, et qui paraît dans la collection 50/60 de Dupuis.

Cette réédition, magnifique avec son format italien, est ainsi l'occasion de replonger dans l'époque, avec des anecdotes franchement intéressantes de la vie des auteurs à ce moment là, et de ce qu'était la ville de Londres à cette période. Cette réédition est aussi l'occasion d'admirer le dessin brut de Will, avec ces grandes cases en noir et blanc, pleines de force et de cadrages ingénieux, comme Hugues Dayez nous l'explique si bien.

Cette réédition vaut donc pour son format et ses explications, même si elle est aussi l'occasion de découvrir, ou redécouvrir, le premier Tif et Tondu scénarisé par Maurice Tillieux. Une pièce historique ? Cela se pourrait bien, même si l'avenir nous le dira !