Les Chroniques de l'Imaginaire

Le secret d'Excalibur (Une aventure de Wilde et Chase - 3) - McDermott, Andy

À tout juste trente ans, l’historienne Nina Wilde vient de recevoir une médaille du président des États-Unis pour sa découverte de l’Atlantide et du Tombeau d’Hercule mais aussi, plus officieusement, pour avoir mis fin à un complot menaçant la sécurité du pays. Sa nouvelle mission s’avère presque aussi périlleuse à ses yeux : rencontrer la famille de son acolyte et fiancé Edouard Chase chez eux, en Angleterre, sur fond de rivalité fraternelle. 

Pourtant, Nina ne tarde pas à faire face à des ennuis un peu moins conventionnels : un ancien ami de ses parents, Bernd Rust, chercheur spécialisé dans les vols d’artefacts par les nazis, prend contact avec elle. Il lui soumet une idée farfelue : Excalibur aurait réellement existé. Nina n’y croit pas jusqu’à ce que Bernd soit assassiné sous ses yeux et que plusieurs agences gouvernementales lui révèlent que l’épée légendaire pourrait être la clef d’une arme bien plus moderne et redoutable, en cours de création par les Russes.

Si Le secret d’Excalibur était un film et non un roman, ce serait un de ces films d’action trépidants à l’intrigue complètement déjantée, aux nombreuses scènes d’action impressionnantes et à l’humour un peu potache. Pas une tête d’affiche mais un bon divertissement, pas trop cérébral. Une sorte de James Bond des années 60, mêlé d’Indiana Jones. Ce style assez cinématographique se ressent d’ailleurs dans le style même d’écriture. L’auteur inclut souvent entre parenthèses les faits et gestes des protagonistes en cours de dialogue et les descriptions sont principalement visuelles. Ce n’est donc pas une surprise de découvrir dans la présentation de l’auteur en dernière page que le désir originel d’Andy McDermott était de voir adapter « le film d’action de ses rêves ».

Comme tout épisode d’une bonne série de films d’action, ce tome peut se lire indépendamment des autres volumes de la série sans trop de difficultés. Les fans de Wilde et Chase retrouveront cependant des personnages et anecdotes liés aux deux premiers tomes.

Des États-Unis à l’Angleterre, de la Syrie à l’Autriche, en passant par la Suisse, les péripéties s’enchaînent à un rythme effréné et laissent peu de place au développement des personnages. Pour autant, le rythme est maîtrisé. Andy McDermott prend soin d’intégrer quelques scènes de dialogues humoristiques pour alléger la tension suscitée par les course-poursuites, pièges millénaires et fusillades à gogo.

Malgré le caractère loufoque de cette chasse au trésor, certains points de l’intrigue semblent convenus : on a bien sûr des méchants aussi laids qu’impitoyable, un traître qu’on sent venir à des pages de là, des révélations larmoyantes sur le passé de Chase... Pourtant, les chapitres finaux savent déjouer les attentes du lecteur, une stratégie d’autant plus efficace que le livre avait jusqu’alors délibérément suivi les clichés du genre. Les protagonistes sont un peu caricaturaux entre un Eddie indestructible et à l’humour beauf et une Nina passionnée par l’archéologie et un peu plus terne. Pourtant cela fonctionne, surtout grâce à leur dynamique de couple. On a donc plaisir à suivre ce duo de personnages qu’ils soient ensemble ou séparés par les événements.

Le secret d’Excalibur plaira à tous les amateurs d’aventures trépidantes mêlant archéologie et espionnage.