Gauthier Guillet ne croit pas au surnaturel, et son titre de démystificateur indique clairement qu'il considère son travail comme consistant à révéler les arnaques qui se cachent derrière les apparitions fantomatiques et autres phénomènes prétendument surnaturels. Il a formé Anna Cargali, son élève devenue son associée, dans cet esprit. Tous deux bénéficient d'une bonne réputation en France, et ceci explique sans doute pourquoi ils sont convoqués par le gouvernement anglais aux fins d'enquête.
Le mécontentement de Gauthier face à l'absence de détails préalables quant à la situation à laquelle ils auront à faire face est amplifié, à leur arrivée à Londres, par la découverte qu'ils devront collaborer avec un confrère anglais, Anton Lloyd. D'autant que ledit confrère ne cache pas sa certitude que le surnaturel existe, et qu'il l'a rencontré. Entre les deux hommes, la mésentente est immédiate. Toutefois, il faut quand même bien trouver une explication, naturelle - c'est-à-dire humaine, sous la forme mécanique - ou pas, à la chaleur très inhabituelle en février dont bénéficie Londres !
L'idée de base de ce roman est bien sympathique. Par ailleurs, il est court, vite lu, et regorge d'action. Inévitablement, il a les défauts de ses qualités : les personnages sont dessinés à gros traits, et les détails manquent de façon générale. On ne connaîtra pas le destin de certain personnage secondaire laissé en grand danger, par exemple.
L'écriture est aussi approximative, par moments, dans la forme (une pièce ne "se meuble" pas, en tant qu'objet inanimé elle "est meublée"), mais aussi dans le fond : je ne suis pas sûre qu'il soit très utile de faire référence au XIIe siècle sans préciser dans quel siècle on se trouve à présent, par exemple.
En revanche, pour un lecteur à la recherche d'un roman de divertissement plaisant pour passer un bon moment, c'est certainement un bon choix. Les amateurs de la série télévisuelle Houdini & Doyle, aussi, devraient se sentir en familiarité avec ce Londres apparemment victorien juste assez uchronique pour justifier le surnaturel.
