L'histoire commence dans l'état de Utah aux USA, dans la seconde partie du XIXe siècle, par le massacre d'une famille en route vers un nouveau destin... Elle se poursuit au Kansas, neuf mois plus tard. C'est le début des règlements de compte, de la chasse à la prime. C'est l'ouest américain, source de grandes épopées, the American Dream, cela fait rêver mais nous sommes loin de la vérité. Cette nouvelle bande dessinée sur le Wildwest nous relate les débuts d'une jeune première.
Martha Jane Cannary : première en tout, en servante, en prostituée exploitée et battue, pour devenir Calamity Jane. Ce sera grâce à une autre légende du Far-West, James Butler Wild Bill Hickok, que Martha deviendra cette héroïne si connue. Elle gagnera l'indépendance un revolver à la main. Elle est une femme au milieu d'un monde de brutes, d'hommes qui ne réfléchissent que par leurs attributs masculins, leurs armes et l'alcool.
Martha partage ses pensées tout au long des pages et nous dévoile sa haine vers la gent masculine de l'époque. On avance dans la lecture, on se rapproche de plus en plus d’elle, devenant presque complice de sa fureur et de son dégoût des hommes. Connaissant sa destinée de réputation, on a juste envie que sa vengeance arrive le plus rapidement possible.
Le rêve américain est un rêve lointain de toute belle harmonie. Finis les westerns à l'eau de rose. Ici, Lamontagne et Gloris nous révèlent la violence de cette période. Monument Valley n'est pas qu'un paysage sensationnel, il est la face cachée de la montagne et des illusions. Il est la mort au prochain tournant. S'il pouvait parler, il pourrait décrire sans fin toutes les difficultés rencontrées pour s'installer dans une nouvelle vie. La plupart des migrants n'ont pas réussi.
Les dessins de Lamontagne sont sales, puissants, détaillés et tellement réalistes. Les couleurs grises, ocre, sombres décrivent cette atmosphère lourde dans laquelle Martha essaie de survivre. Les personnages sont magnifiques, les portraits expriment sans faille le voyage dans l’enfer de l’Ouest. La couverture est époustouflante. Le scénario de Gloris coule sans difficulté malgré la tristesse de la jeune servante de seize ans. C'est pur, c'est violent, c'est sanglant. On connaît sans problème désormais pourquoi Martha est devenue Calamity.
Impossible de démêler le vrai du faux, on est tout de même impatient de connaître la suite. Une très belle réussite. On a hâte de découvrir la suite de la série, à venir.
