Sur la terre de Fangh, tout le monde n'est pas aventurier. En fait, cette profession attire plutôt la lie de Fangh, les incapables, les fous, les dangereux. Le reste de monde travaille, construit, élève sa famille et protège ses concitoyens. Ce ne sont pas ces baltringues d'aventuriers qui vont faire tourner l'économie ! D'autant que les démons et les émeutes, dans une grande ville comme Glargh, ça n'arrive pas tout seul...
Dans la cité, les soldats font régner l'ordre, coincent les aventuriers turbulents et renseignent les badauds. Parmi ces forces de sécurité, l'unité Furet débarque, tout juste sortie de l'académie.
Cette petite troupe est menée théoriquement par un vieux sergent de carrière (livré avec moustache), bien que tout le monde sache qu'en réalité, le meneur charismatique est l'illustre héritier d'une famille d'entrepreneurs charcutiers, un dénommé Gadin. Le groupe est une vue multiculturelle de la nation glarghienne : une elfe noire fourbe et vicieuse, un ingénieur alcoolique, un aristocrate abruti, un nain, un médecin jacassant et une amazone barbare. Auquel la hiérarchie ajoute une experte en magie. Par sécurité après les événements du stade ?
Coup de chance, les vétérans sont appelés au Conseil de Suak. Les Furets sont, dès lors, en bonne place pour recevoir une mission intéressante. Qui tombe très vite d'ailleurs : un double meurtre dans la haute société, youpie !
John Lang quitte ses aventuriers pour nous présenter une nouvelle facette de la vie en terre de Fangh. Le roman Les veilleurs de Glargh n'est pas un récit d'aventure mais une intrigue policière. Le changement est intéressant, car la variation de style modifie fort le rythme habituel des textes de Lang. Le côté nerveux et presque cartoonesque laisse sa place à un récit plus posé, plus citadin, plus documentaire. Je vous rassure tout de suite, si Les veilleurs de Glargh ne sont pas Police Academy, ils sont bien plus proches de 22 Jump Street que de Seven et tant mieux ! L'humour est moins frappant mais il demeure l'un des piliers principaux de l'auteur.
Suivre les missions (pas les aventures) de cette compagnie de... gardiens de la paix au travers de leurs ambitions, de leurs relations et de leurs caractères est réjouissant et comme Lang a bien préparé son scénario, on ne s'ennuie jamais - imaginez le guet d'Ankh-Morpork tenu par des adolescents (qui a dit qu'ils me faisaient penser à American Pie ?) devant résoudre une vraie enquête !
Sans vraiment pouvoir l'expliquer et le justifier par ailleurs, le développement de cette enquête m'a remis en tête de vieux souvenirs de jeux vidéo comme Oblivion ou Atlantis.
Bref, Lang a réussi un roman de plus. Les veilleurs de Glargh sont bien foutus et bien construits. L'équipe est extrêmement attachante mais ce que je retiendrai surtout est que ce bouquin met de bonne humeur et colle un joyeux sourire sur le visage du lecteur tout du long. C'est aussi bon qu'un épisode des Annales du Disque-Monde et vous allez enfin savoir ce qu'il se passe dans un temple de Slanoush !