La fey Calliope est destinée à être reine depuis sa naissance. Ses parents l’ont élevée dans ce but et l’ont promise à l’un de ses cousins, le roi de Sylvan. Pourtant, avides de pouvoir, ils ont orchestré une trahison contre le fiancé même de leur fille et ont été exécutés. Calliope, alors âgée de treize ans, s’en est tirée avec un simple exil dans le monde des humains. Pourtant, cela n’a rien de simple quand on n’a aucun papier d’identité, pas d’argent et que l’on n’est même pas encore immortel. Elle est donc prête à tout quand, onze ans plus tard, son fiancé lui propose un marché en échange de son retour à Sylvan. Calliope est chargée d’espionner le roi démon Abyssian, qui projette d’envahir Sylvan. Elle est la personne la mieux placée pour ce faire car elle est l’âme sœur de ce farouche roi démon.
Pourtant, les choses sont loin de se passer comme prévu. Les démons sont supposés protéger leur âme sœur à tout prix, pas les enchaîner en haut d’une tour et leur infliger des punitions. Calliope apprend que ce n’est malheureusement pas la première fois qu’elle croise le chemin d’Abyssan. Elle serait la réincarnation d’une autre fey, la princesse Kari, qui a brisé le cœur du roi-démon. Ce dernier est bien décidé à se venger quand bien même Calliope ne conserve aucun souvenir de sa précédente existence. Dès lors, la jeune fey va devoir trouver un moyen de survivre avant même de penser à remplir sa mission.
La série des Ombres de la nuit, dont ce roman est le quatorzième tome, dispose d’un contenu très inégal. Certains tomes sont emplis d’aventures paranormales avec des rebondissements à gogo et, finalement, assez peu d’érotisme, d’autres au contraire ne sont qu’une longue succession de scènes de sexe, certains enfin, quoique plus rares, offrent un équilibre entre ces deux tendances. Dès lors, c’est un peu la loterie lorsqu’on ouvre l’un des volumes. Ma préférence personnelle va aux tomes d’aventures surnaturelles car j’aime très peu les scènes érotiques et, dans ce registre, le style de Kresley Cole est pour le moins particulier. Son choix de termes est audacieux, cru, pour ne pas dire vulgaire et rend même les actes les plus anodins quelque peu répugnants. Je suis donc très mécontente quand un tome de la série délaisse les aventures pour se concentrer sur les aspects sexuels.
Malheureusement pour moi, L’espionne du royaume adopte cette dernière formule. L’ouvrage comporte quelques scènes d’action au début, quand Calliope invente des pièges pour s’échapper, et à la fin, avec une scène de combat rondement menée. Malheureusement, entre les deux, ce sont des centaines et de centaines de pages durant lesquelles les protagonistes ont des rapports sexuels ou pensent à avoir des rapports sexuels. J’ai commencé à survoler ces scènes comme, je l’avoue, j’ai souvent tendance à faire avec les romances. Le problème est que l’on se prive alors de l’essentiel du roman, et au passage de quelques bons moments. Ainsi, il serait dommage de passer à côté des descriptions du royaume infernal, avec ses plages de jade, sa mer à l’aspect de mercure, ses volcans peuplés de lucioles de feu, son château animé de sa volonté propre…
Ce volume peut être lu par quelqu’un ne connaissant pas la série mais je recommanderais d’avoir au moins lu quelques-uns des premiers tomes pour mieux comprendre son univers, qui est assez peu expliqué ici.
En résumé, si vous aimez l’érotisme cru avec des créatures fantastiques, ce livre est pour vous. Si, au contraire, vous préférez le côté aventure de la série, vous pouvez vous dispenser de ce tome. D'autres volumes, comme La Valkyrie sans cœur ou Le plaisir du prince, sauront mieux vous convenir.
