Nous sommes en 1904, dans le quartier d'Avellaneda, à Buenos Aires. L'équipe du Racing, propre à ce quartier, ne dispose pas encore d'un stade digne de ce nom. Mais ce sera bientôt chose faite, et ce sera concomitant avec la montée en puissance de José Maria González, un gamin local, que le quartier surnomme La Flamme, en raison de sa chevelure rousse...
Le père de José n'est pas franchement de cet avis : il imagine pour son fils un autre avenir que celui de footballeur professionnel. Et pourtant, c'est bien cette carrière que va embrasser le jeune garçon, et les dirigeants du Racing ne sont pas étrangers à cela. Ainsi, le jeune José fera carrière, au Racing qui plus est. Et il aura derrière cela une carrière dans la politique, qui l'empêchera bien souvent d'assister aux matchs de son propre fils...
C'est un album qui nous raconte l'histoire de sa famille que nous propose Jorge González, dessinateur talentueux qu'on avait pu découvrir en 2010 avec le très beau Bandonéon, qui nous transportait déjà à l'époque en Argentine. C'est aussi une histoire de talent, qui se transmet de génération en génération, déjouant les désirs des parents, aussi bien pour se lancer dans le football que dans le neuvième art...
L'album est aussi l'occasion de voir les moments importants de cette famille, les non dits des uns, qui sont des erreurs que les suivants ne souhaiteront pas reproduire. Ainsi, c'est à travers quatre générations de sa famille que Jorge González nous fait réfléchir, avec une bande dessinée totalement hors-norme, que ce soit graphiquement, ou sur sa teneur, qui s'étend sur près de 300 pages...
Le lecteur aura ainsi le temps d'admirer toute la palette graphique de l'auteur argentin : les scènes de familles laissent la place à des dessins en double page, des décors maritimes de toute beauté, ou encore des explications très pourvues en dialogues. C'est dans la collection Aire Libre de Dupuis que sort ce one-shot, et il y trouvera naturellement toute sa place, auprès de bien d'autres pépites comme le Portugal de Cyril Pedrosa, par exemple.
Un livre hors-norme de toute beauté, teinté d'émotions familiales certaines. Si le livre ne trouvera pas un large public, il n'aura aucun mal à convaincre un public de vrais connaisseurs du neuvième art.