Si le genre n'est pas celui pour lequel elle est justement célèbre, le style de Fred Vargas est inchangé, et tou.te.s ses lecteurs/lectrices le reconnaîtront sans peine. Et certes il fallait bien ce style mariant allègrement le sérieux et l'humour pour faire passer ces dizaines de pages d'informations plus sombres et rébarbatives les unes que les autres.
La créatrice des évangélistes et du commissaire Adamsberg se penche ici, après avoir pris la peine de creuser des centaines de rapports et/ou de sites Internet à leur sujet, sur la situation actuelle en matière d'écologie, d'épuisement des ressources et de réchauffement climatique. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le bilan, surtout quand on le met en regard avec l'incurie de la plupart des gouvernants, et le climato-scepticisme de quelques-uns, fait peur.
Et encore pourrais-je lui reprocher de ne pas avoir abordé du tout le domaine de la santé, ce qui peut mener à une contradiction dans son texte. En effet, on ne peut guère, en même temps, dire qu'il faut "préserver l'industrie pharmaceutique" (page 226) et "encourager... l'élevage biologique" (page 227), du fait des volumes de médicaments différentiels entre l'élevage intensif et l'élevage biologique, ce qui, couplé à la diminution nécessaire, par l'ensemble de la population, de la consommation de viande, ne peut que porter un rude coup à ladite industrie (voir ici, par exemple).
En revanche, je n'avais pas vraiment intégré jusqu'à cette lecture que les fameux "+2°" menaçants que l'on nous conjure d'éviter correspondaient en fait à +7/+8° sur les continents. Pour moi qui vis dans une zone où la température l'été dépasse souvent les 30°, ce n'est pas franchement une bonne nouvelle...
Seul le futur dira si ce texte a été utile en quoi que ce soit. Au moins son auteure pourra-t'elle se dire qu'elle a fait ce qu'elle pouvait pour avertir ses concitoyen.ne.s des très réels dangers auxquels l'humanité est confrontée. A chacun.e d'entre nous de suivre les conseils simples qu'elle donne pour nous permettre de nous dire la même chose. Et qui sait, si nous sommes assez nombreux/nombreuses à le lire et à le faire lire, peut-être pourrons-nous éviter le pire.
