Les Chroniques de l'Imaginaire

Solaris (Solaris - 213)

Les nouvelles présentées ici appartiennent principalement au fantastique et à la SF, à l'exception de Une table vide, de Michèle Laframboise, une délicate et très courte bande dessinée évoquant le moment de la disparition de Joël Champetier. Le cinquième anniversaire de son décès sera commémoré dans le prochain numéro de la revue.

Le volet Fictions commence, logiquement, par la nouvelle lauréate du Prix Joël-Champetier, justement. Il s'agit de Chasseuse de soleil, de Chloé Jo Bertrand : après trente ans d'hiver nucléaire, l'humanité, de moins en moins nombreuse, s'est organisée. Certains, comme Sud, voyagent pour enregistrer les détails des rares apparitions du Soleil. Une autre histoire de "road trip" dans un univers post-cataclysme pour la jeune auteure de Apocalypse Blues. Comme ceux de cette trilogie, les personnages et l'univers sont crédibles, et le format, court ici, est bien maîtrisé. En somme un texte intéressant d'une plume à suivre.

Monstresse, de Sylvain Lamur, nous présente une nouvelle entre SF et fantastique, dont l'héroïne est entre cauchemar et réalité. J'avoue n'avoir pas vraiment accroché à ce texte, dont la fin surtout m'a laissée perplexe.

Parler aux murs, de Geneviève Blouin : Les maisons, c'est comme les gens, on ne peut pas aider celles et ceux qui ne veulent pas l'être...  Cette nouvelle nous parle joliment de nous en nous parlant de cette peau à peine distante que sont les murs qui nous abritent. C'est original, c'est fin, c'est très chouette.

Nouvelle représentation, de Frédéric Parrot : Le contact entre humains et E.T. est l'un des sujets les plus traités du genre, mais le média ici utilisé est attrayant, et l'écriture plaisante.

Une nouvelle fantastique, de Hugues Morin : Après des années d'éloignement, alors que Réjean vient à peine de renouer avec son vieil ami Ian, il ne peut supporter sa mort. J'ai énormément aimé cette superbe nouvelle sur l'amitié, la culpabilité et le malaise du bien-portant face au malade, le deuil, et l'impossibilité de supporter le sentiment de perte.

Mario Tessier, dans ses Carnets du Futurible, présente l'évolution de La transmission sans-fil, ou la radio en science et en fiction. Des postes à galène et de la première transmission sans fil à la fin du XIXe siècle à nos smartphones et à l'ansible d'Ursula Le Guin, vous saurez tout de ces ondes qui n'ont pas fini de nous entourer de leur magie.

L'appareil critique est particulièrement abondant dans ce numéro, et je retiens notamment Aquariums, de J.D. Kurtness et La fracture, de Nina Allan. Mais nul doute que les autres lecteurs de la revue seront attirés par d'autres futures lectures, le choix est vaste et éclectique.