Pour réaliser le rêve de son père, la Présidente des Etats-Unis a mis en oeuvre le Projet Prométhée : un gigantesque vaisseau qui sera lancé dans les étoiles, rempli de pionniers désirant bâtir un nouveau monde. Le voyage durera dix ou vingt ans, en temps de vaisseau, mais laissera loin dans le passé la Terre qui l'aura vu s'élancer. Vu la durée pendant laquelle les futurs colons occuperont le vaisseau, celui-ci a été conçu comme un véritable monde en miniature : chaque voyageur aura son habitation, son lopin de terre à cultiver, mais il y aura aussi des forêts et même une mer intérieure, le tout sous la lumière d'un soleil artificiel.
Hélas, le projet n'attire pas autant de gens qu'espéré. Les critères de recrutement sont rapidement revus à la baisse, permettant à tous ceux qui le souhaitent de s'engager. L'occasion pour certaines personnes peu scrupuleuses d'infiltrer des agents aux buts inavoués...
Ce livre fait le récit des préparatifs, du départ, des premières années jusqu'à un épisode qui marquera un tournant dans la vie du vaisseau. La suite sera relatée dans le deuxième tome, également disponible dès à présent. Le prologue et l'épilogue laissent comprendre que les événements, bien que relatés en temps réel, sont plus tard devenus des récits plus ou moins légendaires s'inscrivant dans une histoire plus vaste qu'il reste à découvrir.
La situation est abordée sous différentes facettes, à travers les yeux d'une multitude de personnages qui seront impliqués de près ou de loin. Comme on rentre bien dans leurs pensées à tous, il est facile de s'y identifier et on suit donc l'histoire avec plaisir. Le récit prend son temps, nous plongeant dans une atmosphère sans nous entraîner dans des aventures au rythme effréné. Pourtant, on ne s'ennuie à aucun moment.
Probablement parce que c'est très bien écrit, avec une plume de qualité, fluide et dynamique. Si l'histoire n'a rien de très original (le lancement d'un gigantesque vaisseau de colonisation et la constitution progressive d'une société dans celui-ci, avec quelques rebondissements plus violents), elle emporte pourtant sans peine le lecteur.
Si j'avais un reproche à faire, ce serait plutôt sur le nombre de fautes qui ont échappé à la relecture. Ce ne sont pas des erreurs de français, mais bien des cas où le texte garde des traces du travail d'écriture (par exemple avec la présence concomitante dans une même phrase de deux verbes au sens proche, collés l'un à l'autre), ou encore des mots clairement manquants (même si on les devine sans peine), voire des mots amputés de leurs dernières lettres... Il n'y en a pas tant que ça, mais quand même suffisamment pour le relever, c'est dommage car cela gâche un peu une excellente impression d'ensemble.
Si vous aimez la bonne science-fiction française, voici une oeuvre qui devrait vous convenir !