Les Chroniques de l'Imaginaire

Mausart (Mausart - 1) - Joor, Thierry & Smudja, Gradimir

Wolfgang Mausart, une jeune souris, vit avec sa famille dans le piano d’un loup, Antonio Salieri, le compositeur officiel de la cour royale d’Autriche. Wolfgang rêve de posséder son propre piano et profite d’une des absences du compositeur lupin pour jouer l’une de ses propres interprétations.

Malheureusement, cette merveilleuse mélodie parvient aux oreilles des passants dans la rue et du couple royal, qui se trouvait justement dans sa calèche. Le roi et la reine somment Antonio, qu’ils croient l’auteur de cette musique, de se produire devant eux au plus vite. Ce dernier, désespéré, va devoir trouver une échappatoire et Wolfgang, lui, va devoir s'échapper tout court.

Lapins, oies, chats, loups et souris peuplent cet univers fantastique mais pourtant proche du nôtre. La transformation de Mozart, un personnage historique, en souris n’est pas sans rappeler la célèbre bande-dessinée Maus d’Art Spiegelman, relatant le génocide juif dans un univers animalier. Cependant, la comparaison s’arrête là. Là où Maus narrait une tragédie, en noir et blanc, et adoptait plusieurs registres littéraires, Mausart adopte un ton léger voire humoristique et reste dans la fiction très peu biographique.

Ses dessins sont colorés, baignés dans des tons chauds, et regorgent d’une multitude de détails. Par exemple, on ne se lasse pas d’observer les décors de la maison des Mausart et de repérer les objets détournés pour s’adapter à leur petite taille : le portrait de la Reine accroché dans le séjour n’est autre qu’un timbre postal, les lits des chaussures ou des malles, la harpe de la sœur de Wolfgang est une roue… Mais les décors « grandeur nature » sont tout aussi impressionnants. Les personnages, y compris à l’arrière-plan, sont travaillés dans les moindres détails.

L’histoire est simple et plaisante. Le comportement du jeune Mausart est parfois étonnant car empli de naïveté mais cela ne nuit pas à la lecture. L’ajout d’éléments fantastiques captivera sans doute les plus jeunes et permet un retournement de situation pour le moins inattendu.

J’ai particulièrement apprécié les planches finales, sans aucune bulle, donnant un autre aperçu des décors ainsi qu’une vision du devenir des personnages.

Ce court album ravira les petits comme les plus grands tant pour les dessins enchanteurs de Gradimir Smudja que pour l’histoire rocambolesque de Thierry Joor.