Yun Tianming... Pour beaucoup, ce nom ne dit rien. Pour d'autres, qui ne sont plus là pour s'en souvenir, il signifie beaucoup, dans la guerre qui a fait rage entre les humains et les Trisolariens. Yun Tianming était rongé par le cancer, et n'avait plus beaucoup de temps à vivre, lorsqu'il a été décidé que ce serait son cerveau qui serait envoyé vers les Trisolariens...
Désormais, bien du temps a passé, et c'est sur Saphir que Yun Tianming peut encore vivre, grâce à une nouvelle enveloppe corporelle créée par les Trisolariens. C'est là qu'il va pouvoir raconter ses souvenirs à AA, ainsi que l'amour qu'il portait à Cheng Xin. Nul ne connaît ce qu'il a enduré, lorsque les Trisolariens ont récupéré son cerveau, afin de l'étudier, et de comprendre la façon dont les Hommes réfléchissent, avec la découverte du mensonge notamment.
C'est AA qui écoute cet homme, à présent, et son rôle dans la défaite des Hommes, contre les attaques de Trisolaris. C'est bien Yun Tianming qui a protégé Cheng Xin, celle qu'il a toujours aimée, lorsqu'elle a failli ne pas devenir Porte-Épée, à cause de Thomas Wade. C'est aussi lui qui a subi des siècles de cauchemars, tous plus affreux les uns que les autres, afin que les Trisolariens puissent en savoir plus sur lui... Et c'est lui, également, qui aura encore un rôle à jouer, dans une guerre bien plus profonde, entre le Seigneur et l'Occulte, dans une guerre qui va bien au-delà de l'Humanité, là où tout a commencé avec un univers à dix dimensions, avec la perte des dimensions une à une, au profit d'un temps de plus en plus grand...
Baoshu est un écrivain chinois, qui est un fan absolu de l'oeuvre de Liu Cixin, notamment La trilogie Trisolarienne, parue en France ces dernières années chez Actes Sud, avec Le problème à trois corps, La forêt sombre et La mort immortelle. Une trilogie que nous avons largement appréciée dans nos pages. Ainsi, Baoshu, avec l'aval de Liu Cixin, nous propose La rédemption du temps, un livre qui est du fan-service, et qui nous replonge dans les méandres de la trilogie de Liu Cixin.
Et c'est avec bonheur que nous replongeons dans cet univers de science-fiction, parfaitement digne des œuvres d'Isaac Asimov. L'univers imaginé par Liu Cixin est vaste, et on aurait encore de quoi écrire, pour développer tel ou tel personnage. Alors, c'est ici Yun Tianming que l'on suit, et dont on apprend ce qui a pu lui arriver, lorsque son cerveau était entre les mains des Trisolariens. On souffre avec lui, et avec AA, à qui il raconte ses cauchemars provoqués, et on voyage également avec lui lorsqu'il se retrouve à vivre des années sur Saphir, une planète proche de l'étoile qu'il avait offerte à Cheng Xin, il y a bien longtemps.
Puis, l'auteur nous parle des puissances qui font tourner l'univers, nous présentant sa vision du Dieu Créateur, et de l'Occulte. Et là, il faut reconnaître que cette seconde partie du livre est extrêmement complexe à suivre : entre les explications scientifiques sur la perte des dimensions (en commençant par un univers à dix dimensions), une Reine qui tombe en désuétude alors même qu'elle comprend la signification d'un chant très ancien, et les micro-univers, qui sont plusieurs centaines, où des élus testent de futurs univers, on peut se dire que cela devenait un peu trop ambitieux, notamment pour un roman de moins de trois cent pages.
Baoshu démarre bien son livre avec des personnages auxquels on a un vrai attachement, au travers de la trilogie de Liu Cixin et de ses propres descriptions. L'auteur termine également de jolie manière, franchement inattendue. Mais il reste cette partie intermédiaire, presque interminable car trop complexe, et où on ne s'attache à aucun personnage. Dommage...