Les Chroniques de l'Imaginaire

Pierre Gévart (GandahaR - 22)

Ce numéro de la revue GandahaR reprend un Hors-Série précédent consacré à Pierre Gévart. Non content d'être le directeur éditorial de la revue Galaxies SF, celui-ci est un auteur prolixe qui a produit nombre de romans et de nouvelles. L'interview assez complète en début de revue permet de bien cerner le personnage et son parcours, je l'ai jugée fort intéressante.

Les nouvelles présentées sont assez variées, que ce soit en taille (entre 1 et 40 pages) ou par les sujets abordés, même si on y retrouve des thèmes récurrents. On y lit de la science-fiction pure, avec des textes sur la colonisation spatiale ou les voyages dans le temps, les androïdes ou les mondes parallèles, ou des récits aux accents fantastiques marqués. Je ne vais pas détailler toutes les nouvelles, mais je pense qu'elles donnent une bonne idée du style de Pierre Gévart. Dans l'ensemble, elles sont percutantes et bien écrites, et j'ai pris grand plaisir à l'ensemble.

Ma nouvelle préférée est celle qui ouvre ce recueil, La fleur de feu, qui est aussi la plus longue. On y voit des humains coloniser une nouvelle planète, sur laquelle ils découvrent une société extra-terrestre. Les Krolls semblent dénués de sentiments, œuvrant toujours pour l'intérêt général de leur race, mais ils sont pacifiques et la cohabitation se passe bien. Sauf que, la nature humaine étant ce qu'elle est et la nature krolle aussi, tout va finir par mal tourner, même si la fin laisse une lueur d'espoir.

Coïncidence ou ordre judicieusement choisi ? Le texte qui m'a le moins plu est le dernier de la revue, si l'on excepte la bibliographie. Et il est vraiment spécial. Dans Algarade, l'écrivain relate une célèbre partie d'échecs, vue depuis des personnages arpentant le plateau. C'est complètement halluciné et truffé de notes de bas de page au ton décalé. Honnêtement, je n'ai pas réussi à arriver au bout. Pour les amateurs d'échecs, il faut noter que la partie est aussi détaillée en parallèle de manière réaliste, avec des dessins d'échiquiers représentant les mouvements des pièces et une analyse concise des coups.

En parlant d'illustrations, je devrais également signaler que la publication propose aussi plusieurs photographies (en couleur ou en noir et blanc) de Pierre Gévart. Avec le papier épais et la couverture rigide, la mise en page soignée, cela concourt à donner à la revue un parfum de qualité. De quoi combler tous les lecteurs curieux d'imaginaire.