Les Chroniques de l'Imaginaire

Un jour, ce sera nous (Terre australe - 1) - Llewellyn, Patrick

En 1800, l'Australie est encore mal connue. De plus, même si les Français ont été les premiers à reconnaître cette terre, ce sont les Anglais qui en ont pris possession, au moins partiellement, et y ont installé une colonie. Pour le nouveau dirigeant de la France, Premier Consul, cette situation ne peut durer, d'autant qu'il sait qu'il aura besoin d'arguments pour négocier avec l'Angleterre à propos de la Louisiane. Aussi décide-t'il de ressusciter un vieux projet d'exploration scientifique qui lui avait été soumis par Nicolas Baudin.

Ce roman historique raconte l'histoire du moment où la décision est prise de monter cette expédition, jusqu'à son départ du Havre. On y voit se rassembler les savants de toutes les disciplines, botanistes, minéralogistes, zoologues... On voit choisir les bateaux qu'elle utilisera, et les officiers qui dirigeront ces navires, et qui sont pour lors chargés d'y accumuler tous les éléments nécessaires à un voyage devant durer des mois, où les escales seront limitées. Outre les provisions et les armes de défense coutumières qui étaient à prévoir pour tout long périple maritime, il fallait également charger ce dont les savants se serviraient, par exemple les ramettes de papier destinées à recueillir les plantes séchées, pour les conserver.

Le thème du roman est passionnant, pour qui s'intéresse aux découvertes, et à ce moment de l'histoire où la planète était encore vaste et seulement connue partiellement. De plus, il a le mérite de raconter une histoire vraie que nous avons oubliée, puisque tous les évènements et les personnages sont réels, à l'exception du narrateur, Benjamin Langeais.

En revanche, le nombre énorme de personnages, le passage constant de l'un à l'autre qui rend difficile de s'y attacher, voire même de les reconnaître tous, ainsi que le fait que le roman s'arrête au moment précis où l'aventure commence, en rendent la lecture parfois un peu ennuyeuse.

Je ne doute pas que cet inconvénient disparaîtra dans la suite, qui sera sans doute concentrée sur les vaisseaux, et leurs occupants, même si les machinations anglaises referont certainement leur apparition à un moment donné. En tout cas, pour ma part j'envisage avec plaisir de lire cette suite, que j'attends avec une certaine impatience.