Nous sommes en 2082, en plein cœur de la mission Orus, menée par le commandant Sylan Kassidy, à bord d'un vaisseau connu sous le nom de l'Hybris. Les choses se déroulent de façon inattendue, depuis que l'équipage a traversé un nuage bleu, qui les a propulsés sur une planète glaciale et inconnue. Une planète que l'équipage de l'Hybris commence à parcourir, pour se rendre compte qu'elle est habitée, par des créatures hostiles.
Bientôt, les créatures en question, qui ressemblent fortement à notre espèce humaine, tentent par tous les moyens d'entrer dans le vaisseau. Alors qu'il est en contact avec le Président des Etats-Unis, en contact direct depuis la Terre, Kassidy se voit obligé de faire diversion avec ses hommes, pour abandonner l'Hybris. L'idée est de pouvoir gagner une capsule pour s'échapper au plus vite. Kassidy sait que le Président sera furieux, lui qui voit déjà dans cette planète, découverte au hasard, une formidable opportunité pour que l'Homme puisse poursuivre son expansion...
Car s'il est une chose qui va mal, en 2082, c'est bien notre planète... Les ressources mondiales de tout ce qui existe sont largement insuffisantes, et les guerres pour s'accaparer telle ou telle dernière ressource ne vont pas tarder. Cela ne va pas empêcher le Président d’accueillir en héros ceux qui ont pu survivre à la mission Orus. Stephen Kassidy attend ainsi son père, le retour du héros. Mais les choses ne vont pas se passer comme elles le devraient. Et il faut remonter à 2070 et la prise de pouvoir d'Ashton Saint-John, pour comprendre pourquoi...
Science-fiction et dystopie : voilà les deux principaux éléments qui attendent le lecteur, avec ce premier tome d'Alter, qui paraît aux éditions Drakoo, en ce début de déconfinement. On se retrouve plongés avec Kassidy et son équipage d'un côté, et avec le Président des Etats-Unis et son gouvernement, à New-York pour l'occasion, de l'autre côté.
Le tome est aussi l'occasion de voir des créatures étranges, agressives et ressemblant à l'espère humaine, et les auteurs prendront un malin plaisir à nous expliquer l'événement qui a conduit à un dédoublement de notre univers connu. Ce premier tome est ainsi franchement ambitieux, sur le plan de la narration, et il va falloir s'accrocher, si le lecteur souhaite saisir toutes les arcanes de cette histoire dès la première lecture. Il en faudra sans doute d'autres pour démarrer la lecture du second tome de façon sereine, dans quelques temps.
Les dessins de Laval NG (qu'on a pu voir dans le troisième tome des Chroniques de Sillage, par exemple) sont franchement réussis et pleins de mouvements, même si certaines cases sont assez inégales. On peut parfois reprocher la ressemblance de certains personnages, mais ceci reste suffisamment minime pour ne pas être complètement gênant. Les couleurs de Florent Daniel sont une réussite, et le tome complet, franchement épais avec sa centaine de planches, est un petit régal pour les yeux.
Ce Alter, scénarisé par Philippe Pelaez (Puisqu'il faut des hommes), est un récit de science-fiction ambitieux et relativement complexe. Les dessins sont accrocheurs et bien sympathiques, même si on préférera une série comme Orbital, ou encore Siberia 56, notamment au niveau des ambiances glaciales. Cela n'en demeure pas moins une découverte intéressante et efficace.
