Il y a de l'animation, aux alentours de la ferme du vieux Norton Sidmack. Ce dernier s'apprête à se rendre à la fête rurale locale, histoire d'y faire quelques bonnes affaires, et il y va en compagnie de deux enfants, qui sont Lilly et Neway. Ce dernier observe une louve qui se balade dans les environs, et il a encore une de ses migraines qui le reprend. Toujours est-il que le vieux Norton espère que les deux enfants ne se feront pas remarquer, cette fois, comme cela semble être une habitude...
Mais pour le coup, c'est Neway qui va déroger à cela, en mettant à mal une télépathe qui tentait de deviner son prénom. A l'évidence, le jeune Neway possède des dons étranges. Des dons qui ont été mis à jour, et que Markus, le propriétaire du cirque local, s'empresse d'ébruiter...
Et c'est sur la côté Ouest qu'on fait la connaissance de Terence Trolley. Terence est un collaborateur de Between & Co, une entreprise qui appartient à un dénommé Greg, et qui fait notamment dans le recouvrement de fonds, les enquêtes et les filatures (et dont le siège social se situe à côté de celui d'une mystérieuse entreprise, nommée Drakoo...). Bref, Trolley est chargé de faire payer les mauvais payeurs. Et là, c'est en compagnie de Kristelle qu'il va bientôt récupérer une précieuse bague comme paiement. Avec le doigt qui va avec...
Trolley est un personnage bagarreur et singulier. Il a du mal à se remettre d'un accident qu'il a eu, il y a quelques années, sur une route enneigée, alors qu'il s'empressait d'amener sa femme, Amanda, à la maternité. Pour que celle-ci accouche. Un accident qui a eu de graves répercussions, même si on croise encore Amanda dans le mobile-home qui sert de demeure à Terence et elle...
Mais les agissements de Trolley ne sont pas du goût de la Panaklay, le principal client de Between & Co. Et Greg est sur le point d'apprendre de bien mauvaises nouvelles pour son business, auprès de Brigit, une femme avec laquelle il a couché, il y a quelques temps. Fâcheuse position, lorsqu'on mélange le business et le perso...
Alors, Terence aura moins de travail, brusquement. Il va pouvoir d'ailleurs profiter de son temps libre pour aller voir son oncle, Norton Sidmack, qui lui a laissé un mystérieux message, il y a quelques temps. Terence est content d'aller voir son vieil oncle, lui qui a consacré sa vie à la science, et à d'étranges recherches avec de jeunes enfants, avant de se lancer dans l'agriculture...
C'est Serge Le Tendre qui apporte sa pierre à l'édifice de la jeune maison d'édition Drakoo, en étant au scénario de cette nouvelle série, Terence Trolley. Un scénariste de poids, lorsqu'on jette un œil à ses précédentes séries, La Quête de l'Oiseau du Temps en tête... Et c'est Patrick Boutin-Gagné qui est au dessin, avec des couleurs d'Aurélie Frémineur.
Le scénario, ainsi, permet de passer entre plusieurs groupes d'individus, avant que tout cela ne s'emboîte parfaitement, comme on est en droit de s'y attendre avec Serge Le Tendre au scénario. Les personnages, par ailleurs, sont attachants et intéressants, même si l'ensemble souffre d'un manque d'originalité, que ressentiront les lecteurs de bande dessinée les plus anciens.
Pour ce qui est des dessins, c'est franchement réussi. L'accent est mis sur la lisibilité et les mouvements dans les scènes d'action : les traits sont plutôt épurés, avec une belle utilisation de quelques aplats de noir de très belle facture. Les visages sont taillés à la serpe, le plus souvent, notamment lorsqu'un sentiment de colère anime le visage en question. Graphiquement, c'est très cool et très plaisant, en tout cas.
Ce premier tome, de présentation de l'univers et des personnages, nous livre déjà quelques secrets intéressants, et nous donne franchement envie d'en savoir plus sur les expériences auxquelles Norton Sidmack a pris part, il y a quelques années. Les deux enfants qui partagent sa vie ne sont pas du tout de sa famille, on s'en doute très vite, et il nous tarde de découvrir d'autres anciens cobayes, et les pouvoirs qu'ils pourraient avoir, très complémentaires.
La série n'est pas sans rappeler certains passages de Harmony, qui paraît chez Dupuis. Une comparaison qui est complètement flatteuse...
