Mattie est une jeune Alchimiste, fraîchement émancipée par son maître. Celui-ci a en effet fabriqué Mattie, mais il n'a pas voulu en faire un simple automate comme les autres, destinés au ménage et à la cuisine. Il voulait un automate capable de réflexion, de pensées personnelles, capable de parler, d'avoir une vraie conversation. Il voulait de la compagnie. Loharric est Mécanicien.
La société où vivent Loharric et Mattie contient principalement deux castes dirigeantes : les Mécaniciens, qui fabriquent et conduisent le monde, et les Alchimistes, qui connaissent les pouvoirs des plantes, qui guérissent ou empoisonnent.
Et il y a le peuple, qui a faim, qui est exploité pour descendre dans les mines. Les araignées ne sont pas des insectes mais des hommes qui, enfants, ont été enfermés dans une cage, pour que leur croissance soit stoppée et que seuls leurs bras grandissent afin que leurs mains fines puissent récolter les pierres précieuses au fond des mines.
Au cours de ses promenades avec son maître, Mattie rencontre un jour une Alchimiste renommée. Elle tombe sous son charme et demande à devenir son apprentie. Son maître accepte et Mattie devient une Alchimiste. Avec l'aval de son maître, à qui elle ne peut pas déplaire puisqu'il détient toujours la clé qui permet de la remonter lorsque son organisme mécanique s'arrête, tel une horloge, avec son autorisation donc, elle s'installe dans un minuscule petit appartement où elle exerce son nouveau métier avec bonheur.
Mais dans la ville, la révolte gronde. Le peuple en a assez de l'oppression, il veut lui aussi s'émanciper des Mécaniciens, des Alchimistes, du Duc qui, en bon régnant, prend la fuite dès que les choses commencent à tourner mal.
Ce roman est à la fois très attachant, très agréable à lire, mais également un peu déroutant, un peu décevant aussi, car il y a un petit quelque chose qui fait qu'on a parfois du mal à se situer dans le temps, dans la chronologie. Combien de temps s'est-il passé entre deux scènes ? Certains événements arrivent un peu comme des cheveux sur la soupe, sans crier gare, cela manque de transition, de détails.
Certaines scènes intimistes sont très bien racontées, toujours avec pudeur, mais bien ciselées, et d'autres sont un peu délayées, quelques mots, une phrase ou deux, et hop on passe à la suite. C'est vraiment dommage car c'est un univers très riche, et Mattie est un personnage vraiment hors du commun, on a beau savoir qu'elle n'est qu'une machine mécanique, on éprouve des sentiments pour cette jeune fille plus humaine que certains humains.
Mais dans l'ensemble, cela fait un joli roman à lire, et pour lequel j'aurais adoré mettre un coup de cœur.