Céphise est en plein tourment. Elle, qui vouait une haine sans fond envers l’Exécuteur, n’a pu se résoudre à assassiner Verlaine, le jeune mi-dieu mi-mortel, mal dans sa peau. Elle ne souhaite rien partager avec Verlaine mais nourrit pourtant des sentiments contradictoires à son égard.
Verlaine est tout aussi perdu. Lui, qui n’aspirait qu’à tuer sa part de mortalité pour devenir un dieu à part entière, se prend à apprécier sa propre humanité, qui lui permet de nourrir de tendres sentiments à l’égard de Céphise.
Ils se découvrent unis par un étrange passé, de précédentes incarnations, dont les souvenirs leur reviennent de plus en plus nombreux, et qui pourraient bien éclaircir les mystères entourant l’existence des dieux et le fonctionnement même de l’univers qu’ils connaissent. L’amour de la musique les rassemble aussi mais, pour Céphise, jouer devient un enjeu de vie ou de mort. Catapultée Premier Violon de l’orchestre impérial, elle doit se produire devant l’Empereur lui-même.
Pendant ce temps-là, dans les rues de la ville, les orphelins rapiécés sont guidés par une Vestale vengeresse et ne vont pas tarder à franchir un point de non-retour dans leur lutte contre l’oppression divine.
Ce deuxième tome de la série nous ramène là où le précédent s’était achevé, dans un moment de forte tension entre les deux protagonistes. Verlaine et Céphise doivent apprendre comment communiquer mais surtout sélectionner ce qui, dans leur passé, les rapproche plutôt que ce qui les éloigne.
Je me suis sentie assez détachée, à la lecture, de ces atermoiements amoureux car j’ai été peu à peu gagnée par l’impression de n’avoir affaire qu’à un seul et même personnage. Cette impression n’a été que renforcée par la narration alternée, passant d’une Céphise amoureuse sans le vouloir, meurtrie et furieuse à un Verlaine, amoureux en tâchant de ne pas l’être, meurtri et furieux.
Le charme de l’univers a également moins opéré pour moi dans ce second opus car les souvenirs de Céphise et Verlaine lèvent une partie du mystère qui planait sur celui-ci, peut-être trop vite et sur trop d’éléments.
Le style d’écriture reste néanmoins fluide et bon nombre d’idées sont bien trouvées. Il est possible, comme bien souvent dans les séries, que ce tome ne soit qu’un ouvrage de transition avant un tome trois plus haut en couleurs.
La symphonie du temps devrait en tout cas beaucoup plaire à un public young adult de dystopies recherchant une forte dose de romance et de personnages torturés.
