Les Chroniques de l'Imaginaire

Le dernier Atlas (Le dernier Atlas - 2) - Bonneval, Gwen (de) & Vehlmann, Fabien & Tanquerelle, Hervé

C'est maintenant chose faite : le George Sand, dernier Atlas n'ayant pas été démonté depuis la catastrophe nucléaire de Batna, vient de quitter les terres indiennes. L'exploit a été réalisé par Ismaël Tayeb, qui a su s'entourer d'une équipe pour faire enfin décoller le colossal robot, à la barbe de la mafia locale. Pour autant, les choses sont loin d'être réglées, puisque c'est en Algérie que l'Atlas va devoir se rendre.

L'Algérie, justement, est au cœur de l'actualité, avec ce robot gigantesque, que tout le monde appelle l'UMO. L'engin est apparu de façon spontanée, et les scientifiques du monde entier ne parviennent pas à expliquer le phénomène, ni même à savoir s'il est hostile ou pas. La réponse arrive bien vite, lorsque l'UMO parvient à déclencher de véritables cyclones terrestres. Des vents phénoménaux, qui ne peuvent normalement se produire qu'en pleine mer. Alors, c'est bientôt de nombreux pays qui voient dans le George Sand la possibilité de lutter contre l'UMO...

L'intérêt soudain, presque mondial, va aider pour permettre à l'Atlas et son équipage de survoler l'Oman, puis l'Arabie Saoudite, en direction de l'Algérie. Cela aura pour effet de soulager Tayeb, lui qui sait qui n'a pas que des amis, en Algérie comme en France. Il doit également se méfier de certains membres de son équipage, et penser à l'étoffer, en faisant appel aux anciens véritables pilotes du George Sand. Des êtres mythiques, qui coulent, pour ceux qui sont encore en vie, une retraite paisible, et qui ne veulent surtout plus de l'exposition médiatique qui était la leur il y a bien des décennies.

Et c'est par le biais de Françoise Halfort, ancienne journaliste de cinquante-trois ans, et nouvellement maman, que les choses vont pouvoir se décanter. Françoise a un grand besoin d'aide, surtout depuis qu'elle est maman d'une étrange petite fille, qui a des marques sur le front, qui rappellent celles qui sont apparues sur l'UMO, ou encore celles qui sont apparues sur le sol algérien après la dernière tornade...

Encore une fois, le mélange des genres est à l'honneur, avec ce second tome de la série Le dernier Atlas, qui paraît chez Dupuis. Un exercice habituellement loin d'être simple, mais qui est ici réalisé de main de maîtres, avec Fabien Vehlmann et Gwen De Bonneval au scénario, Hervé Tanquerelle et Fred Blanchard aux dessins et au design graphique de la série, et Laurence Croix aux couleurs.

Ce second tome, comme le précédent, est un véritable monument. D'abord, ce sont plus de 230 pages qui se parcourent en une seule traite, et le livre est un condensé de fantastique, de science-fiction, et de petites tranches de vies qui trouvent complètement leurs places ici. On passe avec bonheur d'un groupe de personnages à un autre, sans aucun temps mort, et on touche d'ailleurs là le vrai succès de la série : ses personnages...

Ces derniers sont très travaillés, et on aurait bien du mal à dire quels seraient véritablement les personnages principaux, tant ils sont tous réfléchis, réussis, en un mot crédibles. On s'y attache vraiment, on prend beaucoup de plaisir à lire les dialogues ciselés que les auteurs ont forcément dû prendre beaucoup de plaisir à imaginer. Cela se ressent vraiment.

Le dernier Atlas est bien plus qu'une série de bande dessinée : c'est un véritable OVNI jubilatoire, et il me tarde de découvrir le troisième tome, qui s'annonce tout aussi bon.