Les Chroniques de l'Imaginaire

Heroines Game (Heroines Game - 3) - Iori, Tabasa

La Petite Sirène a attaqué sa compagne de voyage, le Petit Chaperon Rouge, par jalousie. Elle ne supportait pas l’attention que le Prince Charmant lui portait… mais le jeune homme s’avère être une jeune femme, l’une des autres héroïnes et tout sauf charmante. Alice sort de sa torpeur pour assister à l’issue du combat entre la Petite Sirène, le faux Prince et le Petit Chaperon Rouge. Mais à peine l’héroïne vaincue a-t-elle pu être mise hors-jeu qu’une nouvelle partie commence. Cette fois, c’est Alice elle-même qui en sera la star. Les autres participantes vont donc devoir se frayer un chemin à travers son histoire et ses souvenirs pour avoir une chance de l’atteindre et, peut-être, de l’éliminer.

Ce dernier tome d’Heroines Game commence par une scène d’action, très violente, mettant en présence des héroïnes de contes de fées torturées, dévoyées et avides de revanche. Le reste de l’ouvrage est du même acabit, même s’il laisse place à de rares moments d’introspection à travers lesquels l’histoire d’Alice et de sa sœur est dévoilée. 

À l’image des autres tomes, ce volet final de l’aventure d’Alice comprend une foule de personnages au design soigné et n’hésitant pas à s’écarter des représentations habituelles qu’on leur attribue : la Petite Sirène est plus poisson que femme, Blanche-Neige est équipée d’un masque à gaz, la Belle au bois dormant a les yeux masqués… Tout cela intrigue et donne envie de tourner les pages pour découvrir de nouvelles princesses.

L’histoire est menée à un rythme soutenu et aurait en fait gagné à être développée sur un plus grand nombre de tomes. Il est dommage que l’on n’ait pas pu assister à plus de parties, découvrir plus d’univers revisités et de princesses à combattre. La série ne propose qu’une poignée d’univers et la résolution arrive alors même qu’on commence à se familiariser avec les règles du jeu et à entrevoir la personnalité de quelques-unes des princesses.

L’un des seuls bémols de ce manga est donc qu’il est trop court, ce qui en soi est plutôt flatteur. La série a cependant un autre écueil plus gênant à la lecture : les scènes de combat. Elles sont très difficilement compréhensibles. Sans doute pour simuler une impression de vitesse, le dessin se fait flou, le trait moins précis et on ne sait plus qui attaque quoi ou qui et ce d’autant plus que l’apparence des protagonistes fluctue selon leurs humeurs. Ainsi, la Petite Sirène ou Raiponce apparaissent plus monstrueuses sous le coup de la colère, plus mignonnes sur le coup de la tendresse. C’est une bonne idée mais cela ajoute à la confusion. 

Pour résumer, Heroines Game est une série au rythme haletant, plein de bonnes trouvailles et très, trop, vite conclue. Elle plaira à tous les lecteurs de mangas adeptes de contes de fées revisités.