Les Chroniques de l'Imaginaire

Migration (La guerre sans fin - 2) - Sawyer, Jamie

Le saut-Q programmé par Riggs ne l'a pas été au hasard, et le Santa Fe émerge à peu près au pire endroit possible, en plein espace du Directoire. Kwan Ryong-ho, chef du bureau des Affaires clandestines du Directoire, s'empare des Chacals. Ceux-ci ne réussiront à s'évader qu'avec les pires difficultés, et non sans que le secret de la boîte noire du Hanovre ne tombe aux mains de Kwan.

Celui qui les a aidés à s'évader l'a fait parce qu'il a besoin d'eux pour exfiltrer de Kronstadt une xéno-archéologue qui a des renseignements sur le virus qui infecte les Krells, ses caractéristiques et son origine. Mais la première chose à faire est de récupérer des cuves, et des simulants, pour la section de Jenkins. Cela implique de se rendre sur une ferme secrète de culture pour y récupérer ce matériel. Idéalement, en y faisant le moins de dégât possible. Malheureusement, cette station était infiltrée par la Spirale noire, et leur agente a le temps de les appeler à la rescousse, ce qui remettra Keira Jenkins face au Maréchal.

Ce deuxième volume reprend là où le précédent s'était arrêté, et donc en pleine action. Celle-ci est d'ailleurs aussi incessante que dans le premier tome, et d'autant plus que la situation semble de plus en plus désespérée, entre des Krells infectés en pleine migration, et un contre-pouvoir terroriste de mieux en mieux armé, informé, et infiltré, jusqu'aux plus hauts niveaux de la hiérarchie militaire, à en croire Lazare, qui fait ici une brève réapparition.

La façon dont l'auteur réussit à distiller autant d'informations, et à décrire aussi précisément un univers complexe, et les différentes civilisations qui le peuplent et l'ont peuplé et construit, est remarquable. En effet, il fait tout cela sans pour autant ralentir le rythme, trépidant, ni renoncer à des personnages bien individués, cohérents et intéressants. D'ailleurs, le fait que les Chacals vivent une bonne partie de leurs aventures dans ce roman en étant dans leur propre chair leur apporte une dimension de mortalité qui les rapproche du lecteur. Du coup, ce dernier apprécie différemment l'utilisation qu'ils font par la suite des cuves et de leurs corps de simulants.

Le lien avec les aventures racontées dans Lazare en guerre s'approfondit, et je pense que je vais lire ces romans afin de profiter plus pleinement de cette nouvelle série dans le même univers, même s'il est possible de la lire indépendamment. En revanche, je recommande d'avoir lu Paria avant d'attaquer ce deuxième tome, car ils constituent une fresque cohérente, qui décrit, jusqu'à présent du moins, la re-plongée dans la guerre d'un univers qui venait à peine de trouver une paix fragile.

En tout cas, pour qui aime le space opera tendance militariste bien écrit, et servi par la traduction de grande classe de Florence Bury, ces romans sont très agréables à lire, et pour ma part j'attends avec impatience la sortie de l'opus suivant.