Les Chroniques de l'Imaginaire

Pari gagné (Les paris - 3) - Bornsmith, Belinda

Ryder est un étudiant immature, un queutard chaud bouillant qui saute sur tout ce qui bouge. Le genre à lever une fille dans un bar, la baiser dans les toilettes et partir sans un au revoir. Il aime "une bonne partie de jambes en l'air, sans fioritures, sans une tonne de préliminaires". Pas d'attache, juste du sexe, le plus hot possible, voire kinky. Il trouve Kendra super sexy, mais c'est la copine du pote d'un pote, et surtout elle est bien trop froide et rigide pour lui. D'ailleurs, il la surnomme en secret Calotte Polaire.
Par un concours de circonstances, les voilà réunis dans une même chambre d'hôtel. Ce qui devait arriver arrive... et ils réalisent qu'il y a entre eux une formidable alchimie sexuelle. De quoi leur donner envie de se revoir, et peut-être d'écailler petit à petit la mauvaise opinion que chacun a de l'autre...

Honnêtement, je n'ai pas franchement adhéré à cette romance, où l'érotisme ne laisse aucune place au romantisme. C'est cru, et les interminables scènes de sexe (dans toutes les positions imaginables et aux endroits les plus variés) étouffent les autres rebondissements pourtant bien présents, tels que problèmes familiaux ou quiproquos relationnels, qui auraient pu apporter une bouffée d'oxygène au roman. 

Les chapitres alternent les points de vue, passant de Kendra à Ryder et inversement. Mon problème, c'est que j'ai trouvé Ryder très irritant et je ne m'y suis pas attachée du tout. Au début, il se présente comme le mâle primaire arrogant, celui qui veut toujours avoir la plus grosse et que tout le monde le sache. Il use à longueur de temps d'un vocabulaire très familier, souvent argotique et dans l'ensemble assez vulgaire. Faire l'amour ? Ce n'est pas pour lui. Lui, il tire un coup, tringle, nique, besogne, fourre sa queue dans les chattes, se fait sucer... Par curiosité, j'ai fait une recherche rapide dans le livre : les mots "bite" ou "queue" sont utilisés en moyenne toutes les trois pages, et le mot "putain" toutes les six pages. Or moi, quand j'entends "Putain, t'es belle", j'entends la grossièreté avant le compliment. Ryder est décrit comme rigolard et avec un don pour se faire des amis, sérieux dans son travail, attentif à ses proches, mais avec moi ça n'a pas suffi. J'ai attendu son évolution : une fois amoureux, il devient jaloux et ultra-possessif, prêt à devenir enragé juste parce que Kendra parle à son ex par exemple. Non, décidément, ça ne passe pas.
Kendra est plus sympathique. Sa froideur apparente s'explique par son enfance, mais elle cache ses sentiments et elle peut s'ouvrir sans souci à ses vrais amis.
Il y a aussi plusieurs personnages secondaires, probablement issus des tomes précédents de la série, et qui ne font globalement que de la figuration.

Le style est plutôt agréable. Mais j'ai trouvé les descriptions souvent trop longues, avec trop de petits riens du quotidien. Kendra veut être styliste ? Sa tenue et son maquillage nous sont exposés dans les moindres détails à chaque nouvelle journée. Ryder adore les voitures ? On saura tout sur le modèle exact de son bolide. Pas toujours très intéressant.

Si le caractère de Ryder vous émoustille plus qu'il ne vous rebute et que vous aimez les ébats débridés, foncez. Si vous êtes plus fleur bleue, vous risquez comme moi de ne pas trouver votre bonheur ici.