Torrède est connue comme étant la Cité des Onarques. Ses nuits y sont souvent animées, et Gassan Quereyl ne s'attendait pas à mourir sous les flèches d'un archer, en sortant d'un des bordels les plus respectables de la ville. Le meurtre a un grand retentissement, d'autant que l'expertise menée par Estèla Ascensal conclut à un tueur Sylvestre. Étrange, quand on sait qu'avec les Romanis, les Onarques et les Sylvestres étaient des alliés, dans la guerre qui a fait rage il y a trois ans, contre les Lithis et les Aquilins...
Toujours est-il que les peuples sont encore à cran, même si c'est une toute autre affaire qui amène Aelis Mendigal, une Onarque respectée, en territoire Romani. Aelis va devoir voyager avec les Romanis, emmenés par Ordane l'ancienne, chef du clan des Ruvsari, et par un certain Vuk, voyageur invétéré, né d'une mère Romani et d'un père Aquilin. La mission d'Aelis est de retrouver un scribe Onarque, Fragan Cornen, qui a disparu aux alentours de Revanne, une cité appartenant aux Aquilins.
Alors que des tensions apparaissent chez les Romanis, notamment avec la visite de Doron, un prince Romani qui est aussi un ex de Vuk, l'enquête se poursuit du côté de Torrède. Estèla se rend compte que l'archer, sans doute Sylvestre, était aussi accompagné de ce qui pourrait être un lynx. Un animal assez gros, en pleine ville : voilà une information intéressante pour le capitaine Valens, chargé de l'enquête sur le meurtre de Gassan Queyrel, et qui qui rapporte au Mestre-Cité, Rostand Calenda...
L'enquête d'Estèla emmène cette dernière dans le bas quartier de Noir-Bras, toujours à Torrède. Un quartier où elle serait née, et où elle a été trouvée et adoptée par Jaufre Ascensal, un maître chien. Pour l'heure, c'est devant le chevalier Salamandre qu'est amenée Estèla. Une rencontre qui met l'accent sur l'ancien temple de l'Uroch, première divinité des Aquilins, même si à Torrède ces derniers doivent rester cachés pour adorer leur idole...
Une gloire fantôme est le premier tome d'une nouvelle série, Le Serment de l'Acier, qui paraît aux éditions Drakoo. C'est Gwenaël Marcé qu'on retrouve au scénario de cette série, avec Élisa Ferrari, dessinatrice et illustratrice italienne, aux dessins et Axel Gonzalbo aux couleurs. De ce côté là, on a des traits fins et délicats, qui sont un vrai plaisir à admirer, notamment quand on voit le nombre de personnages important, dans ce premier album. Le lecteur n'aura ici, et heureusement, aucun souci à différencier tel ou tel personnage, ou encore tel ou tel clan.
Et c'est là où se situe l'exigence de ce premier album : le lecteur doit rapidement se familiariser avec six noms de clans différents, et avec les alliances entre chacun d'entre eux. Les personnages, par ailleurs, sont eux aussi assez nombreux, et il en va de même pour des lieux, avec quelques noms de villes à retenir.
Pour autant, si le lecteur se donne la peine de rester concentré, c'est tout un univers, fourmillant, intéressant avec son historique et sa guerre qui a laissé des traces, qui s'ouvrira devant lui. Les personnages de Gwenaël sont vraiment crédibles, travaillés et intéressants, et on sent tout de suite que ces histoires et alliances fourmillent de petits détails qui rendent les relectures de l'album franchement intéressantes, si ce n'est indispensables.
Ce premier tome de Le Serment de l'Acier ne bénéficie pas d'une couverture d'une grande originalité, et c'est là presque son seul défaut. Il regorge d'un univers foisonnant, au potentiel plus que certain, et il serait bien dommage de passer à côté. De notre côté, il nous tarde de découvrir la suite de cet album.
