Les Chroniques de l'Imaginaire

Nose Art (La pin-up du B-24 - 2) - Manini, Jack & Chevereau, Michel

C'est en faisant une livraison pour la Star Oil que Glenn vient de se crasher à proximité d'un autre avion, crashé il y a quinze ans, durant la seconde Guerre Mondiale. L'ironie du sort est que cet autre avion a également vu Glenn aux commandes, avec tout un équipage, dont Fred et Johnny, ses deux plus fidèles coéquipiers.

Alors à présent, en plein désert libyen, il va falloir survivre, en attendant que Max et Douglas envoient un avion de la Star Oil pour récupérer Glenn. Et ce dernier aura maintenant tout son temps pour revivre une séquence de nostalgie, en retournant dans son ancien avion. D'autant que ce qui attend Glenn est franchement inattendu...

En entrant dans l'épave, Glenn est frappé par les peintures qui ont été faites dans l'habitacle. Des peintures représentant les trois bombardiers américains, avec leurs trois épouses, trois infirmières rencontrées ensemble, qui ont épousé les trois pilotes le même jour. Il y avait ainsi Alice, Candy et Lana, cette dernière ayant été l'épouse de Glenn. Les trois épouses en question ont été à l'origine de Ali-La-Can, cette pin-up dessinée sur l'avion, et qui était censée protéger ce dernier des dangers du ciel...

Ainsi, au fil de sa lecture, et des jours qui passent en voyant la réserve d'eau diminuer comme neige au soleil, Glenn va de surprise en surprise, et découvre comment il a été sorti de cette carcasse avec ses coéquipiers. Il découvre aussi, avec stupeur, pourquoi Ali-La-Can porte maintenant un brassard nazi...

C'est Jack Manini qui est au scénario et aux couleurs de ce très beau diptyque, La pin-up du B-24, avec Michel Chevereau au dessin. L'ambiance est d'emblée très chaude, puisqu'on se retrouve dans le désert libyen durant la quasi-totalité de ce tome, si ce n'est quelques flashbacks qui viennent nous réveiller les souvenirs, comme cela est le cas au sens propre pour Glenn.

Ainsi, si les dessins nous aident à nous plonger dans les souvenirs de Glenn, ils nous plongent également dans cette atmosphère suffocante, avec un soleil de plomb auquel il est bien difficile de survivre très longtemps. Les décors sont réussis, et il en va de même pour les personnages, et pour les carcasses d'avions que l'on trouve dans ce second tome du diptyque.

Les auteurs parviennent ici à mélanger des histoires personnelles à la grande Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, et de ce qui a pu se passer dans ce désert libyen, bien loin des paysages allemands ou français de cette époque. Jack Manini nous parle ainsi de ces six vies, six destins de trois soldats et de trois infirmières, qui sont bien loin d'être seulement les jolies filles rencontrées dans le tome précédent. Comme quoi, il faut toujours se méfier lorsqu'on a le plaisir de parcourir une série de Jack Manini !