Les Chroniques de l'Imaginaire

À quoi rêve une riche héritière ? (Les quatre amis - 2) - Neville, Miranda

Anne Brotherton est l’unique héritière d’un riche comté et doit donc se résoudre à être poursuivie par une horde de prétendants, plus intéressés par sa fortune ou par son titre que par sa personnalité. Sa passion pour l’archéologie et pour la civilisation gréco-romaine est malheureusement considérée par ses soupirants au mieux comme une excentricité, au pire comme assommante. Le duc de Castleton, un temps envisagé par son tuteur pour l’épouser, ne lui a-t-il d’ailleurs pas préféré sa cousine, Caro ?

Anne, désespérée d’être appréciée uniquement pour son argent, reprend espoir quand elle rencontre le vicomte Marcus Lightgow. Ce dernier ne la laisse pas indifférente et semble réellement fasciné par l’archéologie. Malheureusement, alors même qu’elle réalise ses sentiments pour lui, elle apprend qu’il n’est autre qu’un escroc, souhaitant la déshonorer pour en tirer de l’argent. Dès lors, la jeune femme n’a plus qu’un objectif : se venger. 

À quoi rêve une riche héritière est une romance qui sait alterner les scènes drôles et celles, bien plus sérieuses, où les protagonistes doivent faire face à la réalité de leur position sociale et de leur situation financière. Les passages dans lesquels Anne cherche à se venger sont assez cocasses. On compatit très vite au sort des deux protagonistes, l’une si riche qu’elle se trouve enchaînée par sa fortune, l’autre tellement pauvre qu’il ne peut rien faire de sa liberté. Même si on sait que tout se résoudra bien sûr au bout du compte, le livre sait instiller une forme de suspense sur la forme que prendra cette résolution. À cela s’ajoutent des vestiges de villas romaines, une tempête destructrice, un trésor caché, de mystérieux domestiques… On tourne les pages et on finit le livre presque sans s’en rendre compte. 

Seuls les amateurs de scènes érotiques seront sans doute déçus : elles sont rares et, chose étonnante pour le genre, plutôt peu vulgaires, même si le lecteur n’échappe pas à quelques sous-entendus grivois par-ci par-là. 

Ce roman est le second tome de la série Les quatre amis. Il peut être parcouru sans avoir lu le premier tome mais j’ai pour ma part pris plaisir à retrouver Caro et Castleton, alias Lord Guindé. Cela m’a également fait prendre conscience de la maîtrise qu’a Miranda Neville de ses personnages : leur tempérament reste bien identifiable et les deux protagonistes de ce tome-ci ont leur propre personnalité. Un écueil régulier des séries de romance consiste en effet à mettre en scène des personnages trop similaires, à tel point qu’on a l’impression de relire la même histoire d’amour à quelques détails près. Or, ici, la timide et érudite Anne n’a pas grand-chose à voir avec Caro, sa cousine flambeuse, sociale et excentrique tandis que l’escroc repenti, Marcus, est presque l’antithèse de Lord Guindé.

En résumé, cet opus est un très bon ajout à la série, qui nous fait découvrir les prémisses de l’archéologie en Grande-Bretagne après avoir abordé la peinture italienne dans le premier volume. Amateurs d’art et de romance, cette série est pour vous.