Aya a toujours été terrorisée par son père. A la moindre contrariété, celui-ci se met en colère et devient violent, s'en prenant à la mère sous l’œil indifférent du frère. Aya n'en peut plus, elle voudrait s'en aller, quitter cette famille où elle se sent tellement mal...
Un jour, Aya réalise qu'elle est capable de devenir invisible à son gré. Une conséquence de son profond désir de disparaître ? Peu importe. Aya s'amuse avec son talent, elle en teste les limites, l'utilise pour des facéties.
Les années passent. Le père est toujours aussi agressif. Un jour, Aya franchit le pas... Mais comment mener une vie ordinaire, après ce qu'elle a fait ?
Ce manga en quatre tomes aborde un thème grave, celui des familles dysfonctionnelles et des violences domestiques. Chez Aya, tout le monde fait toujours de son mieux pour satisfaire le père qui se comporte en tyran, la mère peine à protéger ses enfants et le frère vit complètement déconnecté des autres. Quand elles voit ses camarades heureuses en famille, Aya ne peut que soupirer d'envie et retourner chez elle plus abattue encore... C'est une vie qui n'en est pas une, et qui va pousser Aya à bout.
Dans une deuxième partie, après le drame, on découvre une Aya dont la vie reste difficile : elle est désormais taraudée par une culpabilité permanente. Horrifiée par sa propre monstruosité, elle s'enferme dans la solitude, pour ne pas "contaminer" les personnes qu'elle côtoie. Un nouvel enfer, d'un genre différent...
Les dessins sont très froids, allant à l'essentiel. il y a un aspect minimaliste, avec des fonds souvent entièrement blancs et assez peu de texte. Si la plupart des personnages sont plutôt agréables à regarder, le père est hideux, probablement pour renforcer son côté antipathique. L'ambiance est globalement dérangeante, en accord avec le récit, et cela rend la lecture un peu pénible.
C'est un manga intéressant et poignant, à lire en connaissance de cause.
