Les Chroniques de l'Imaginaire

La maudite (Djinn - 1) - Fetjaine, Jean-Louis

Ses espions ont avisé Renaud Mazoir, seigneur de Margat, que sa brève aventure avec Alix d'Antioche n'était pas restée sans conséquence. Et le fait est qu'il arrive au moment où elle met au jour leur fils adultérin. Il réussit à le récupérer, et l'accoucheuse, avant d'être tuée par les hommes d'Alix acharnée à préserver le secret de son faux pas, protège l'enfant et maudit la mère. De ce jour, Renaud sait que le petit Martin est en danger. Aussi consent-il, dès que l'enfant est sevré, à le confier à son ami Saïf Ibn Ammar, pour qu'il l'élève dans sa forteresse parmi les Assassins.

Alix ne peut admettre que son père, le roi Baudouin de Jérusalem, la prive du trône de la principauté d'Antioche, auquel elle estime avoir droit. Mais sa rébellion contre lui échoue, et ses tentatives suivantes n'auront guère plus de succès. Malheureusement pour les chrétiens de Terre Sainte, leurs divisions intestines ne passent pas inaperçue de leurs turbulents voisins, qui ne vont pas se priver de faire tous leurs efforts pour reprendre ces territoires qu'ils estiment leur appartenir, voire, comme les Turcs, pour agrandir les leurs.

La période des Croisades en Terre Sainte est encore assez peu utilisée comme décor de fantasy, malgré les romans récents de Sandrine Alexie. Comme elle m'intéresse, j'étais curieuse de ce roman. J'y ai aimé la connaissance qu'a son auteur des différents intervenants, des cultures diverses qui s'entrechoquent dans cet espace-temps troublé. Je me suis souvent perdue dans les différents royaumes, mais heureusement la carte fournie en début de livre m'a permis de me re-situer rapidement. J'ai bien aimé aussi la touche de fantasy représentée par les êtres surnaturels propres à la culture arabe, même si les motivations du djinn me restent totalement mystérieuses.

C'est d'ailleurs là que le bât blesse. Je ne suis pas vraiment parvenue à entrer dans cette histoire, surtout du fait que les personnages manquent de nuances à mon goût, sauf peut-être Mélisende, et que je n'arrive pas à croire aux événements impliquant le djinn. Le comportement d'Alix s'explique assez bien sans son "possesseur", et les actions de ce dernier sont telles que son "hôtesse" ne peut qu'horrifier ceux dont elle essaie de se faire des alliés. Toutefois, je suis assez curieuse de l'univers créé par l'auteur, et surtout de l'étrange Malaïka, pour me préparer à lire la suite dès que l'occasion se présentera.

En somme, si vous êtes à la recherche d'une histoire pleine du fracas des armes, dans un contexte original, ce roman pourrait vous plaire.