Les Chroniques de l'Imaginaire

L'arme secrète de Maggie (Les MacAllister - 2) - MacGregor, Kinley

Les MacAllister et MacDouglas sont en guerre à cause d’une femme volage qui a séduit deux des frères MacAllister et le chef de clan des MacDouglas avant de périr. Maggie a perdu deux de ses frères lors d’une bataille opposant ces deux clans écossais et redoute d’en perdre d’autres. Celle dont les hommes se sont toujours moqués en raison de son apparence décide de passer par les femmes pour obtenir la paix. Elle convainc la femme du chef des MacDouglas de l’aider dans son plan. Toutes deux obtiennent des femmes des deux clans qu’elles se retranchent loin des hommes et refusent de leur revenir tant que la paix ne sera pas conclue. À eux de s’occuper des enfants, d’assurer les tâches domestiques et de faire taire leur libido.

Lochlan MacAllister, le chef du clan MacAllister, n’est absolument pas prêt à accepter la paix. Il demande à son frère Braden, dont les talents de séduction sont légendaires, d’user de son charme sur Maggie pour obtenir le retour des femmes. Toutefois, Maggie et Braden sont amis d’enfance et rien n’est simple entre eux.

Cette romance historique repose sur un ressort scénaristique assez simple et éculé : la grève des femmes. Ce type de mouvement n’est cependant pas dénué de réalité historique, à l’image des appels à la grève des tâches domestiques au XXe siècle, de l’impôt au XIXe ou du sexe dans la célèbre pièce d’Aristophane, Lysistrata, dont l’ambition du personnage principal est également d’arrêter une guerre. 

L’arme secrète de Maggie n’hésite pas à tourner hommes et femmes en dérision, notamment par rapport à leurs appétits sexuels. Maggie comme Braden sont persuadés que les membres de l’autre sexe ne songent qu’à trahir et tromper leur partenaire… et se trouvent dans des situations où les deux cas de figure – la trahison de femmes et la trahison d’hommes – surviennent. Pourtant, le lecteur s’y attend dès le départ, les protagonistes vont se rendre compte que la fidélité est également un choix possible. Pour voir aboutir ses espoirs de paix, Maggie va devoir se grimer en homme, ce qui permet à Kinley McGregor de jouer un peu plus sur la confusion des genres. 

Le récit n’est pas avare en péripéties et contient même quelques scènes d’action plutôt efficaces mais mise plutôt sur l’humour et sur le cheminement interne des personnages. La narration alterne entre Maggie et Bradden, ce qui nous permet de découvrir les dilemmes de l’un comme de l’autre. Ces monologues internes auraient sûrement gagné à être un peu plus courts ou un peu moins développés car on en comprend vite les ressorts et les atermoiements des deux héros deviennent répétitifs. D'autres aspects sont mieux traités et auraient gagné à être développés davantage, comme les rapports familiaux de Maggie et Braden. J’ai particulièrement apprécié la relation entre Braden et son demi-frère Sin, empreinte de culpabilité, et qui évolue peu à peu au fil de l’aventure. Cela ne donne que plus envie de se plonger dans le troisième tome de la série, consacré à Sin.

L’arme secrète de Maggie s’inscrit dans la lignée du premier tome de la série par son côté drôle et chaleureux mais contient un peu plus d’action, ce qui ne l’en rend que meilleur. Il plaira aux amateurs de romance à la recherche d’un roman accessible.