Les Chroniques de l'Imaginaire

Le temps du Teuz (La dernière geste - 0) - Glencoe Of, Morgan

Le Teuz est une jolie tradition : le jour du solstice d'hiver, le 21 décembre, des familles, des amis, des voisins, des laissés-pour-compte se réunissent et procèdent à des échanges de cadeaux. Quelques jours avant, un tirage au sort a déterminé qui était le Teuz de qui parmi toutes les personnes qui seront là. Le jour du solstice, c'est le plus jeune qui commence : il va chercher son cadeau dans la pile des cadeaux. Il l'ouvre, et il doit deviner qui est son Teuz, c'est-à-dire qui lui a fait ce cadeau, par le biais d'indices laissés par le Teuz. C'est alors à son tour d'ouvrir son cadeau et de deviner qui était son Teuz, etc. La soirée se déroule dans la convivialité, avec le traditionnel jeu des énigmes.

Dans cette préquelle de Dans l'ombre de Paris, on découvre vingt-quatre journées de solstice d'hiver, à des dates différentes, avec des personnages différents. Au départ de ma lecture, je dois l'avouer, je n'étais pas emballée du tout. Les premières histoires sont simplettes (du moins en apparence), il ne se passe rien de particulier. J'étais déçue et espérais surtout que cela n'allait pas être comme cela pour tout le roman. Et mon vœu a été exaucé !

Au fil des différents solstices, au fil des années, on retrouve des personnages importants du tome 1 de la série, on les voit avant qu'ils ne se retrouvent dans les égouts de Paris. En quelques phrases, on comprend pourquoi et comment ils se sont retrouvés dans les égouts. J'ai retrouvé Sir Edward avec un plaisir non dissimulé, et quelle émotion de le voir dans sa vie d'avant, avec ses proches !

On va également rencontrer d'autres personnages qui, plus tard, seront eux aussi des habitants des égouts. Le temps s'écoule, et d'un solstice à l'autre, d'une année à une autre, les événements s’enchaînent. Ils ne sont pas décrits, juste évoqués le jour du Teuz. C'est la grande force de l'auteure : raconter ce qui s'est passé sur plusieurs décennies, en quelques pages qui paraissent anodines, mais qui sont loin de l'être. On apprend ainsi, en quelques phrases, énormément de choses sur l'origine des égouts et sur la genèse des événements avec toujours de jolis sentiments avec cette belle tradition du Teuz. Au fil des pages, la lecture est de plus en plus passionnante et instructive pour qui a, comme moi, adoré le tome 1.

Si le but de l'auteure était de redonner envie de lire son roman, c'est réussi ! A peine avais-je fermé Le temps du Teuz, que je me replongeais avec délices dans le tome 1, Dans l'ombre de Paris, en attendant avec une énorme impatience, le tome 2 prévu pour très bientôt !