Le plastique est omniprésent dans nos vies modernes. À l’origine de bien des innovations technologiques, on le retrouve bien souvent sous forme de déchets et en destructeur de la faune et de la flore. Certains types de plastiques ont également été progressivement interdits à mesure que des recherches scientifiques démontraient leur nocivité pour l’être humain.
Dans J’arrête le plastique, Anne Thoumieux fait le pari ambitieux de proposer un guide pour adopter un mode de vie « zéro plastique ». Les objets traditionnellement utilisés dans la maison et à l’extérieur sont passés au crible pour révéler le plastique qui se cache en eux et les alternatives possibles à ce composant. Salle de bains, cuisine, soins aux enfants, courses, travail, rien n’est oublié ou presque. Pour chaque action, l’auteure tente d’évaluer la difficulté à changer ses habitudes à l’aide d’un système d’astérisques qui deviennent plus nombreuses à mesure que la difficulté augmente. Comme elle le note elle-même, tout dépend de l’appétence personnelle pour certaines actions (par exemple, la cuisine maison ou la réalisation de ses propres produits de beauté) et le niveau évalué ne correspond donc pas forcément à chacun.
L’ouvrage ne s’arrête cependant pas à cet éventail de pratiques puisqu'il répond aussi aux grandes questions que pourrait se poser le lecteur : par où commencer ? Quel coût pour ces changements ? Quels inconvénients ? Il livre aussi des témoignages de personnes ayant modifié leurs comportements de consommation pour moins utiliser de plastiques.
Anne Thoumieux donne ensuite des pistes pour s’engager, non pas seulement dans sa vie personnelle, mais pour promouvoir le mode de vie sans plastique. Elle livre enfin son carnet de recettes de produits d’hygiène, de beauté, de cuisine… ainsi qu’un carnet des adresses utiles pour se lancer. J’arrête le plastique est effectivement un guide assez complet, qui offre de nombreuses pistes aux lecteurs désireux de changer leurs habitudes. Il est très utile pour qui souhaite piocher, pièce par pièce, domaine par domaine, de bonnes pratiques. L’auteure connaît très bien son sujet : statistiques, interrogations d’experts, références… tout est très bien documenté.
Le livre a néanmoins quelques écueils. Dense, il pourrait effrayer les lecteurs un peu moins convaincus par un changement radical. Certes, l’auteure met bien en avant le fait qu’à l’impossible nul n’est tenu, que le plastique ne saurait être totalement éliminé de son propre mode de vie et qu’il ne s’agit pas de tout appliquer à la lettre. Pourtant, on est bel et bien face à un catalogue d’injonctions : « ne pas faire cela », « faire cela »… qui peut finir par peser un peu quand on lit tout à la suite. Certaines consignes vont en outre à l’encontre d’autres injonctions que j’ai pu entendre. Par exemple, l’auteur recommande de se débarrasser des DVD, CD, etc. en plastique, pour des raisons environnementales, et de privilégier le streaming. Or, le streaming a une empreinte carbone et un impact écologique parfois plus élevé que la production et la possession de DVD. On s’y perd donc un peu dans ce qu’il faut vraiment faire ou non. J’aurais aussi souhaité que les témoignages n’émanent pas que de femmes. Un seul homme donne son avis… dans le témoignage de sa compagne, en passant. Les femmes assurent encore l’essentiel des tâches domestiques, ce n’est donc pas étonnant qu'elles soient plus nombreuses à pouvoir témoigner mais, quitte à encourager le changement des pratiques, pourquoi ne pas avoir mis au moins un témoignage complet d’homme à l’initiative d’un changement de mode de vie dans son foyer ?
Malgré ces quelques bémols, J’arrête le plastique est une mine de bonnes idées, organisées de manière claire et efficace. J’en retiens surtout la première partie (les pratiques par domaines et zones de la maison) et le carnet de recettes, dont certaines ont l’air faciles à essayer.