Les Chroniques de l'Imaginaire

Elle est les ténèbres - Seconde partie (Les Annales de la Compagnie Noire - 9) - Cook, Glen

Après la victoire à Charandaprash, l’armée de Taglios emmenée par Toubib et la Compagnie Noire fait le siège de Belvédère, imposante forteresse construite par le dernier Maître d'Ombres encore en vie. Cette citadelle est le dernier obstacle qui se dresse entre la Compagnie Noire et le Khatovar, son lieu de départ qu’elle a quitté il y a plus de quatre cents ans.
Du fait des tempêtes de neige qui s’enchaînent en cette période hivernale, le siège de la forteresse se fait négligemment. Quelques ouvriers de Belvédère se permettent même d’entretenir les murailles à l’extérieur depuis quelques jours. C’est alors qu’ils sont visés par les assaillants. Profitant de la confusion, plusieurs soldats déguisés en tâcherons pénètrent dans la forteresse, et une fois à l'intérieur lancent des échelles de cordes pour permettre aux renforts d'arriver. Une fois l’effet de surprise passé, le Maître d’Ombres réagit violemment, lançant un sort qui fait chuter les assaillants du sommet de la muraille. Mais le mal est fait, les hommes infiltrés dans la forteresse forment une tête de pont permettant le creusement d’un tunnel sous les hautes murailles. Avec les plans de la forteresse que Murgen a réalisés, Madame décide d’investir la forteresse et de passer par l’épée toutes les personnes se trouvant sur son chemin, bien décidée à en découdre avec le Maître d’Ombres et l’homme qui lui a enlevé sa fille.

A l’approche de la nuit, le Maître d’Ombres veut porter un coup fatal aux assiégeants en lâchant sur eux les Ombres. Il accueille dans son donjon l’ensemble de ses alliés pour les protéger de la furie destructrice qu’il s’apprête à déchaîner. Alors qu’il porte toute son attention sur l’invocation des Ombres, il ne se rend pas compte que l’un de ses ''alliés'' fait entrer discrètement un nouvel invité…

Avec la Compagnie Noire, rien ne se passe comme prévu, c’est comme cela. Néanmoins, elle arrive toujours à subsister malgré les coups fourrés et les disparus dans ses rangs. C’est ce qu’il se passera une nouvelle fois pendant le siège de Belvédère. Et après quelques mois à panser ses plaies, la Compagnie Noire reprend sa route en direction du Khatovar. C’est avec une grande appréhension qu’elle pénètre dans la Plaine Scintillante, une contrée encore plus effrayante que la Plaine de la Peur où elle s’était réfugiée du temps de La Rose Blanche. Car ici, les seuls êtres habitant cette plaine sont les redoutables Ombres. Heureusement, Murgen a conservé précieusement avec lui l’étendard originel de la Compagnie Noire qui agit comme un guide et un bouclier contre les Ombres.

Si la première partie de Elle est les ténèbres était plutôt lente et encore un fois déroutante avec Murgen constamment en train de voyager dans le monde astral, il n’en est rien dans cette seconde partie. En effet, l’assaut entamé dans le tome précédent se poursuit avec son lot de rebondissements et de surprises. De plus, le Vieux ordonne à Murgen de revenir sur le terrain plutôt que d'utiliser en permanence Fumée pour collecter les informations sans prendre part à aucune action. Ce stratagème assez facile pour Glen Cook permettait de nous faire suivre maints événements d’un peu partout – jusqu'à parfois nous en faire perdre le fil de la lecture – mais avait le gros défaut de rendre le récit distant. Il semble d’ailleurs que l’auteur s’en soit aperçu car Murgen se prend quelques reproches sur la rédaction des annales via la voix du Vieux qui l’avait précédé dans cette fonction. De mon point de vue, c’est ce qui pouvait arriver de mieux, car vivre l’action au plus près des combats est l’une des grandes forces du cycle des Annales de la Compagnie Noire avec les disputes incessantes entre les sorciers Qu’un Œil et Gobelin.

Entre un retour bienvenu aux valeurs de la série et un extraordinaire retournement de situation dans les dernières pages, on ne peut que souhaiter poursuivre Les Annales de la Compagnie Noire quand on referme ce tome.