Les Chroniques de l'Imaginaire

Hadès Palace (Le rêve du démiurge - 6) - Berthelot, Francis

Maxime Algeiba, le jumeau d'Ivan rencontré dans Le jeu du cormoran, a lui aussi quitté le cirque familial. Il est devenu mime, et se produit notamment au Piano-Strass. C'est dans ce cabaret qu'il rencontre un certain M. Nymos, qui lui propose de l'engager dans un établissement très sélect, le Hadès Palace, sachant qu'il devrait vivre et travailler sur place pendant au moins un an. Hésitant, mais flatté, il finit par accepter.

Dès son arrivée, il est surpris par le nombre de vigiles armés, dirigés par le ténébreux Rhad Matteo. Il n'apprécie pas plus que cela non plus l'injection obligatoire d'un produit inconnu. Il est sûr toutefois de pouvoir contourner les règles, comme il l'a toujours fait. Il va rapidement déchanter, cependant que les dires de ses amis Lon et Lys, et les affirmations de sa partenaire musicienne, Sendra, à propos d'un "deuxième cercle" l'inquiètent plus qu'il ne veut l'admettre.

Premier roman du cycle à appartenir totalement au genre fantastique, c'est aussi celui que j'ai le moins aimé jusqu'à présent. Certes, la reprise, et le renouvellement, par l'auteur des grandes images et des grandes histoires de la mythologie gréco-romaine est séduisante, et j'ai trouvé superbe sa version de Cerbère, et du personnage d'Orphée. Si l'identité du saxophoniste fou ne m'a pas du tout surprise, l'évolution du regard de Sendra sur Matteo m'a paru bien amenée. Par ailleurs, l'écriture est toujours aussi superbe, avec des images fulgurantes, que ce soit en prose ou dans les textes des chansons qui scandent le récit.

En revanche, à part, précisément, Matteo, et Maxime, dans une moindre mesure, les personnages m'ont paru très manichéens, et je n'y ai pas vraiment cru. Sans doute s'agit-il d'une fable, ou d'un conte, genres littéraires auxquels je n'accroche pas en général. Ce roman, qui peut à la limite se lire seul, même si la connaissance préalable de Le jongleur interrompu et Le jeu du cormoran lui apporte une profondeur, plaira sans doute davantage à des lecteurs/lectrices plus amateur.ice.s que moi de l'aspect "conte noir".