Clémentine, une jeune Parisienne, ne parvient pas à trouver le bonheur. Malgré un travail acceptable, un petit appartement agréable, un train-train quotidien confortable, elle a l’impression qu’il manque quelque chose à sa vie. Elle a récemment intégré un groupe de méditation, dont elle espère beaucoup. Si seulement elle pouvait se lever à l’aube pour saluer le soleil convenablement et cesser de penser à cent-milles choses à la fois pendant sa méditation alors peut-être arriverait-elle à suivre les enseignements du maître du groupe, Jean-Eudes.
Un week-end, Clémentine monte dans le bus de son groupe de méditation pour profiter d’une retraite zen. Sur la route, elle profite d’une pause devant une épicerie bio perdue en pleine forêt pour se rendre aux toilettes. Malheureusement, son groupe, qui ne fait pas grand cas de sa présence, repart en l’oubliant. Bien sûr, Clémentine peste et se sent encore plus misérable. Pourtant, cet oubli va lui être salutaire car le tenancier de l’épicerie a bien plus à lui enseigner sur la sérénité et la joie de vivre que tous les Jean-Eudes du monde.
Cette bande-dessinée suit les pérégrinations spirituelles d’une jeune Parisienne un peu paumée mais sympathique. Antoine, le propriétaire de l’épicerie, qui lui vient en aide, a d’abord tout d’un illuminé. Toutefois, au fil de ses histoires, on se laisse gagner par sa sérénité un peu décalée. Le jour où le bus est reparti sans elle regorge de petites histoires de la sagesse populaire, dont les morales sont censées aider la protagoniste – et le lecteur – à relativiser sa situation et à prendre les choses du bon côté. Il faut avouer que, même si elles sont un peu fleur bleue, ces histoires ont le mérite de mettre de bonne humeur. Pour avoir connu quelques Jean-Eudes, certaines scènes m'ont même fait sourire.
Les dessins eux-mêmes sont apaisants. Les traits des personnages sont doux, les paysages calmes et reposants.
Le jour où le bus est reparti sans elle est une lecture très réconfortante. Elle plaira à tous ceux qui aiment l’idée de méditer sur sa vie, de voir les bons côtés plutôt que les mauvais et qui n’ont pas peur de se frotter à des enseignements zen parfois un peu gentillets.
