Daphné a perdu la mémoire de sa dernière soirée : elle se doute qu'il s'est passé quelque chose avec Joachim, qui est sur les dents - encore plus que d'habitude - en sa présence, mais elle ignore quoi… Elle va pourtant avoir des soucis bien plus importants sur lesquels se concentrer. D'abord, les Obscurs deviennent de plus en plus dangereux, guidés par une pensée intelligente plutôt que par l'instinct seul qui les avait toujours portés. De plus, l'abbé Sight la contraint à jouer son jeu : il veut qu'elle serve de catalyseur pour faire bouger les choses et mettre à jour le péril mystérieux qu'elle a commencé à deviner. Si elle survit, tant mieux, sinon ça ne fera qu'un élément perturbateur en moins… Voilà qui n'est pas très réjouissant !
Si dans le premier tome, le danger encouru par l'héroïne était d'un niveau ordinaire pour un métier à risque, ce n'est plus le cas ici. Les Obscurs ont passé un cap, qui les rend infiniment plus dangereux. Mais le danger vient aussi des propres rangs des Chasseurs, où certains cachent leur jeu et où la direction pue la manipulation et les embrouilles. Daphné commence à fouiner un peu partout, en compagnie de ses équipiers qui ont à cœur de ne pas la laisser tomber. Elle est en cela encouragée par l'abbé Sight qui lui fournit des pistes, mais c'est à elle de foncer au cœur des ennuis.
Autant dire qu'on a désormais entièrement mis les pieds dans le plat, et que ce deuxième tome combine mystère, action et danger. Les choses s'accélèrent, jusqu'à un final frustrant qui ne donne qu'une envie : découvrir ce qu'il va advenir dans les deux derniers tomes du cycle.
Les amateurs de romance pourront être légèrement déçus : là où les relations entre Néné et Jojo (mais pourquoi tous les personnages, y compris les personnages secondaires, semblent-ils apprécier les surnoms infantilisants ?!) étaient électriques et croustillantes auparavant, ils règlent ici leurs problèmes amoureux rapidement et l'intrigue se concentre ailleurs.
J'ai trouvé le style plus maîtrisé que dans le premier tome. C'est toujours très fluide et on passe un bon moment de lecture.
Par contre, j'avais oublié que l'héroïne était autant portée sur la vulgarité dans son langage. On peut être rebelle à l'autorité et indépendante sans pour autant parler grossièrement : quand quelqu'un s'adresse à elle, même aimablement, elle le rembarre souvent d'un "Putain, va chier !" qui écorche les oreilles (ou les yeux en l'occurrence). J'avoue que, si j'ai apprécié qu'elle soit un peu moins focalisée sur les vêtements et la musique, mon capital sympathie diminuait à chaque gros mot injustifié. Heureusement, ses amis ne s'arrêtent pas à cela et lui conservent leur soutient.
Petit bémol technique : l'édition numérique ne contient pas de table des matières permettant de naviguer rapidement entre les chapitres. Ce n'est pas très grave, mais c'est quand même dommage car cela ne coûte rien lors de la préparation de l'epub alors que cela donne un rendu mal fini pour le lecteur.
Au final, c'est un deuxième tome bien plus prenant que le premier, qui donne très envie de continuer la lecture. Si vous avez apprécié le premier tome, nul doute que vous aimerez plus encore celui-ci !
