A la sortie de la première guerre mondiale, un brillant homme d'affaires américain décide de retourner sur les traces de ses ancêtres. Au fil des siècles, les De la Poer gallois sont devenus les Delapore outre-Atlantique et y ont fait fortune. Les anciens souvenirs familiaux se sont peu à peu perdus...
Cependant, dans la correspondance qu'il a entretenue avec son fils Alfred, un aviateur sévèrement blessé pendant la guerre et qui ne survivra que peu de temps après la signature de l'armistice, il apprend d'étranges histoires au sujet du passé familial sur le vieux continent, dont l'existence d'un ancien domaine et de ruines. Dès lors, le dernier représentant Delapore prend contact avec un camarade de combat de son fils, le capitaine Norrys, rachète le domaine et fait reconstruire à l'identique le prieuré d'Exham.
Lorsque les travaux de rénovation se terminent, le dernier De la Poer s'installe dans la demeure sans prêter attention aux récits populaires qui en font un lieu maudit et sanglant. De vieilles légendes ridicules pour paysans en mal de sensations - le capitaine Norrys est également de cet avis.
Jusqu'à une nuit, où le bruissement des rats dans les murs le réveille...
Les rats dans les murs est une nouvelle plutôt célèbre de Lovecraft que je n'avais jamais eu l'occasion de lire. Présentée de cette manière, dans un joli carnet broché et illustré par Armel Gaulme, cela a été une très bonne surprise. Le développement de cette histoire, au lancement très ordinaire, est maîtrisé avec talent par Lovecraft. Au fur et à mesure des pages, l'atmosphère de la vieille bâtisse et de ses légendes prend à la gorge. Le lecteur sent qu'il plonge droit vers un cauchemar. Il n'a aucune envie de s'arrêter. Pas avant d'être arrivé au fond du gouffre.
Lisez-le d'une traite pour un meilleur effet. Les croquis et dessins de Gaulme sont nombreux, bien choisis, bien placés et aèrent à merveille le texte. Cela rend la lecture très confortable, ce qui n'est franchement pas souvent le cas dans les récits de Lovecraft. De plus, ce bouquin étant édité par Bragelonne, on profite d'une traduction moderne de haute qualité.
Bref, ce carnet illustré est une bonne pioche, pour redécouvrir l'histoire ou présenter Lovecraft sous son meilleur aspect à un lecteur qui n'a pas encore été introduit au mythe.