Un jour, les Arthroplanes sont arrivés, à bord de leurs Anilvaisseaux, et ont annoncé aux Humains que leur planète était en train de mourir, et que la quitter s'imposait. Ils leur ont proposé de s'installer sur deux planètes jumelles, Castor et Pollux, où ils pourraient continuer leur évolution, mais cette fois en respectant la nature qui les entourait.
John n'a pas vraiment de raison d'être satisfait, à son arrivée à la station Delta pour décharger. En effet, son affréteur habituel vient de l'informer qu'il ne prévoit plus de faire appel à ses services à l'avenir, son second, Connie, est encore moins communicative qu'on ne l'en avait informé, et Tug, son armateur, est aussi odieux que d'habitude. Enfin, au moins son ami Andrew est-il aussi amarré à la station Delta. Et Terra Affirma lui propose une mission.
Le problème, c'est qu'il n'a jamais voulu travailler pour eux, d'ailleurs il a déjà refusé deux fois. Mais il n'y en aura pas une troisième : soumis à un véritable chantage, et d'ailleurs curieux en dépit de lui-même, il accepte de se rendre sur Terra pour en vérifier l'état, des siècles après l'émigration massive de ses habitants.
Pendant ce temps, Connie se démène pour remplir la mission que lui a confiée Tug de lui rapporter des documents. Détestant se trouver en infraction avec les règles, elle est sur le point de paniquer au premier garde qu'elle aperçoit.
J'ai bien aimé dans ce roman la progression parfaite de l'évolution des personnages et des relations entre eux. C'est particulièrement évident dans le cas de Tug, Evangeline et Raef, mais cela s'applique aussi aux deux autres. L'évolution des Humains au fil du temps, et les motifs de leur "sauvetage" par les Arthroplanes, peu à peu dévoilés par petites touches, sont aussi évoqués de façon crédible et intéressante, comme le décalage qui s'instaure entre les Humains qui vivent en permanence en état d'éveil, et les Mariners qui passent une grande partie de leur temps en "transommeil".
En revanche, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs et répétitions inutiles : honnêtement, je ne vois pas l'intérêt de me faire rappeler plus d'une fois que la peau morte s'accumule entre les orteils, et qu'il faut l'éliminer, par exemple. D'autre part, je trouve que ce roman accuse son âge : souligner les possibles excès de l'écologie, et la justesse d'une position qui veut que le propre de l'homme soit de laisser sa trace sur la planète me semble très à rebours des besoins pédagogiques actuels. A mon avis, les tenants de ces positions n'ont pas besoin d'une fiction de plus pour être convaincus, ou rassurés.
Il n'en reste pas moins que c'est une bonne histoire de science fiction, où ne manquent ni les extraterrestres manipulateurs, ni les aliens totalement différents, ni le naufrage sur une planète présumée hostile et/ou toxique. Si vous êtes à la recherche d'un roman bien écrit, aux personnages convaincants, pour vous distraire sans penser plus loin, et/ou si vous êtes fan de l'autrice, foncez !