Molly est une jeune femme d’apparence semblable à toutes les autres jeunes femmes. Très intelligente et cultivée malgré une enfance passée dans une ferme avec pour seuls compagnons ses parents qui se sont chargés de son éducation, elle garde pour elle les secrets qui font d’elle une fille à part.
Ses parents l’ont bien dressée, et elle se récite souvent comme un mantra les règles qu’elle doit suivre pour survivre : « Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi. Ne saigne pas. Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent. Si tu trouves un trou, va chercher tes parents. ».
Ce roman n'a que 140 pages en tout, et il est donc difficile de faire un résumé et une chronique sans déflorer le livre en entier. Molly cache donc un secret : de son sang peuvent naître de manière spontanée des clones d’elle-même. Des clones parfaits. Qui ont sa voix, son apparence, et une partie de ses connaissances. Et qui cherchent à la tuer. A chaque fois qu’elle saigne ou qu’elle se blesse, elle doit les éliminer pour pouvoir survivre. Malgré les difficultés que cela engendre, Molly tente de vivre la vie normale d’une jeune fille de son âge.
Le format court de l’histoire permet à l’auteur des ellipses qui lui évitent de s’appesantir sur les moments d’horreur. Car ce sont bien des moments d’horreur qu’il nous décrit, avec l’élimination régulière des mollys qui apparaissent au fil du temps et des blessures que Molly subit. L’écriture est plutôt froide et clinique, à l’image de la jeune fille, forgée par ses parents pour être une combattante impitoyable et une démembreuse professionnelle, capable de faire disparaître un corps très facilement.
D’ailleurs, c’est l’un des reproches que l’on peut faire à ce récit. Molly tue et démembre des dizaine de mollys, mais elle ne semble jamais se faire prendre, ni avoir de souci pour les faire disparaître jusqu’au moment où est évoquée une mystérieuse organisation.
Les meurtres de Molly Southbourne se révèle être une sorte de roman initiatique sanglant, avec une héroïne plutôt détachée des standards habituels. Elle se cherche et quand ses doubles apparaissent, elle se sert d’elles parfois pour tenter de se comprendre elle-même ou pour se sentir un peu moins seule. Une sorte de combat contre elle même en quelque sorte afin de découvrir ce dont elle est réellement capable.
