Les Chroniques de l'Imaginaire

Voyage au centre de la Terre - Verne, Jules

Nous sommes en 1863 à Hambourg. Le domicile et le ménage du professeur Lidenbrock, bien réglé, est plongé dans le chaos. Le professeur est un géologue allemand fameux. Il vit dans les beaux quartier de la ville portuaire en compagnie de son neveu Axel et de sa filleule Gräuben. Sa vie est aussi bien ordonnée que les rayonnages de sa bibliothèque. Mais aujourd'hui, Otto Lidenbrock est aussi excité qu'une congrégation de moines en visite du côté de Sankt Pauli. 

Il a mis la main sur un manuscrit islandais multi-centenaire écrit en lettres runiques, un ouvrage historique rarissime, qui cache un parchemin énigmatique rédigé par la main d'un propriétaire précédent : Arne Saknussemm, un alchimiste célèbre du seizième siècle !
Les runes du parchemin forment un code. Otto et Axel Lidenbrock se jettent dans un travail de décryptage des plus complexes.Vous l'aurez compris, la compréhension du code d'Arne Saknussemm ouvre sur un fabuleux Voyage au centre de la Terre.

Mon quotidien (Le Soir pour la Belgique - Le Monde pour la France) a mis à la disposition de ses lecteurs (et de qui veut les acheter, finalement) les fac-similés des ouvrages de Jules Verne publiés autrefois chez Hetzel. Ces bouquins sont également accessibles directement sur le site internet de RBA, un de ces éditeurs spécialisés dans les séries spéciales vendues avec de la presse ou sur abonnement.

Voulant compléter ma collection, je me suis laissé tenté par la premier volume de la série, Voyage au centre de la Terre.

Je coupe le suspense tout de suite. Il a salement vieilli.

Je m'attendais à un roman d'aventure vieillot mais au charme des histoires comme Le mystère de la grande pyramide ou Le Rayon U de Jacobs ou, plus simplement, comme Le tour du monde en quatre-vingts jours ou L'île mystérieuse
Voyage au centre de la Terre n'est pas vieillot, il est daté ; tout le contraire d'un Trois mousquetaires de Dumas.

La narration, au travers d'Axel Lidenbrock, est poussive et ridiculement émotive. L'univers décrit par Verne se concentre sur l'aspect géologique qui, à moins que vous n'ayez des posters de géologues du dix-neuvième siècle dans votre chambre, vous laissera... de marbre. On est loin du jeu scientifique entre l'auteur et le lecteur de L'île mystérieuse. On est dans l'énumération à la Lovecraft en méforme qui fait bailler. Cet aspect sérieux du roman colle mal à l'action, souvent farfelue.

L'un dans l'autre, Voyage au centre de la Terre est une franche déception qui ramène son intérêt à sa simple édition en grand format, à la jolie reliure cartonnée en léger relief et aux gravures de Riou. Et encore... certaines sont franchement moches et d'autres donnent l'air d'avoir été placées dans le livre à la va-vite, sans retirer les mots visibles en transparence sur la page originale suivante.