Les Chroniques de l'Imaginaire

Romain Gary (Les compagnons de la libération - 4) - Valenti, Catherine & Plumail, Claude

Avril 1940, Roman Kacew, mitrailleur dans l'aviation française, reçoit la visite de sa mère sur la base aérienne militaire de Bordeaux-Mérignac. Roman est débordé par l'enthousiasme de sa mère devant ses camarades, qui est excessivement fière de lui et lui prédit un avenir brillant. Ce Lituanien d'origine, juif et francophile, est arrivé en France en 1928 avec sa mère, fervente admiratrice du pays des Lumières.

En juin 1940, se refusant à admettre la défaite de la France, il cherche vainement à passer en Angleterre puis à rallier l'Afrique du Nord pour continuer le combat. Avec un camarade, ils volent un avion et atterrissent au Maroc où lls apprennent que l'armistice s'applique là aussi.
Ne renonçant pas, il embarque clandestinement à bord d'un cargo à destination de Glasgow et finit enfin par s'engager le 8 août 1940 dans les Forces aériennes françaises libres. Roman, devenu Romain Gary, est affecté à l'escadrille de bombardement Topic et repart pour l'Afrique. Ce n'est qu'après de multiples péripéties, pas toujours flatteuses, qu'il participe fin 1943 à son premier combat.
En janvier 1944, il participe à une mission de bombardement lorsqu'un obus le blesse ainsi que le pilote touché aux yeux. En dépit de sa blessure, il parvient à guider son coéquipier pour réussir le bombardement et ramener l'escadrille à la base. C'est ainsi qu'il devient Compagnon de la libération.

Cette série de Grand Angle se focalise sur quelques-uns des 1038 Compagnons de la libération, ordre créé par le général De Gaulle pour distinguer ceux qui ont œuvré à la libération de la France dès les premières heures de la seconde guerre mondiale.

Il s'agit ici d'une biographie partielle de Romain Gary focalisée sur ses années de guerre, qui est souvent méconnue car l'on a essentiellement retenu son prestige littéraire. On apprend ainsi par bribes au fil de l'histoire sa vie d'avant le conflit mais aussi ses origines et sa vie familiale qui ont façonné sa personnalité.

Ce qui est étrange dans cette BD, c'est l'angle pris pour nous le dépeindre pendant ses aventures militaires. Gary passe plutôt pour un bras cassé, un peu loser, qui trouve le moyen de se crasher sur des éléphants et qui occupe son temps à massacrer des pintades.
Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de raconter ces épisodes s'ils se sont vraiment passés. Non content de ça, les auteurs le montrent oisif, tête en l'air et malchanceux. Un vrai héros ! Au bout du compte, les auteurs arrivent à nous montrer un Romain Gary devenu Compagnon de la libération un peu par accident.

Quant aux dessins, je n'en ai pas particulièrement apprécié le trait. J'ai eu l'impression de lire une BD de ma jeunesse (lointaine..), cela me semble plus proche d'une BD créée pour des enfants dans le cadre de leur scolarité.
En revanche, j'ai aimé la palette de couleurs utilisée qui donne un rendu chaleureux aux cases et qui rend les dessins plus attrayants.

J'ai aimé dans cette BD le fait de découvrir une partie plutôt méconnue de la vie de Romain Gary et beaucoup moins ce portrait plutôt maladroit de cet homme. A noter, la présence d'une documentation assez complète avec des photos d'archives en fin de BD.

S'agit-il vraiment d'un hommage à l'engagement de cet homme, né lituanien, pour la France libre ?