Les Chroniques de l'Imaginaire

Le Cherokee - Morgiève, Richard

1954, Utah, dans le Comté de Garfield, le shérif Nick Corey fait sa tournée de nuit sur les hauts plateaux lorsque son regard est attiré par une lumière. Il s'approche et découvre une voiture abandonnée sous des arbres, personne à l'intérieur et aucune trace de qui que ce soit à part l'odeur d'un parfum de femme à l'arrière du véhicule. Son instinct de flic lui fait ressentir qu'il y a quelque chose d'anormal, qui lui fait repenser à la mort de ses parents.

Au moment où il retourne à son véhicule, un avion de l'armée surgit au dessus de lui et atterrit à quelques centaines de mètres de lui. Avec précaution, Corey s'approche et constate qu'il n'y a pas de pilote ni aucune trace de lui. Il alerte aussitôt les autorités.

Quelques heures après débarquent les militaires qui bouclent le secteur et se montrent plutôt agressifs avec lui. Le shérif, blasé et qui en a vu d'autres, laisse couler et retourne à sa petite vie tranquille jusqu'à ce que débarque dans son bureau un étranger énigmatique qui parle peu et semble le connaître : l'agent du FBI Jack White.

S'ensuit un étrange pas de deux entre les deux hommes, qui se comprennent à demi mot et qui vont collaborer pour résoudre l'énigme de cet avion sans pilote dans un contexte bizarre où les Martiens sont une obsession dans cette Amérique profonde. De plus, très rapidement, Corey va comprendre que la voiture abandonnée est un jeu de piste qui va l'amener à se confronter à son passé et à la mort de ses parents sauvagement assassinés. C'est le tueur qui se rappelle à lui et l'invite à le suivre dans une macabre course poursuite contre le temps et la mort.

Je suis resté perplexe devant ce polar, l'histoire est intéressante, prenante, un homme au passé terrible se trouve des décennies plus tard confronté à un tueur en série qui a gâché sa vie en massacrant ses parents. Notre personnage principal est torturé, quasi mutique, il se croit fou et a fui dans ce comté pour s'isoler du monde et de ses tourments. Le synopsis était attrayant mais l'écriture m'a particulièrement déçu.

Trop de digressions, des dialogues entre les personnages qui parfois n'ont ni queue ni tête, des phrases qui ne veulent rien dire balancées comme ça au milieu d'autres. Un texte fractionné en petits paragraphes partant dans tous les sens qui m'a lassé rapidement et qui m'a fait lire souvent en diagonale.
Soit je n'ai pas compris ce que Richard Morgiève a voulu faire en écrivant de cette façon, soit je suis totalement réfractaire à son style.

En dépit de cela, la quête du shérif pour retrouver le tueur en série est haletante, on sent la folie le guetter, l'homme joue avec lui et avec nos nerfs. On ressent la noirceur de l'âme de l'assassin mais aussi celle de Corey qui semble petit à petit reprendre le dessus.

Et puis patatras, une fin terriblement décevante pour moi où je me suis dit : tout ça pour ça !

Quand je lis la quatrième de couverture je retiens "violent, cru" mais surtout "énervant". C'est le mot exact qui résume ma lecture...