Ce qu'avait prévu le colonel Rick Blevins est arrivé : le NAN-C1 s'est répandu. Il s'était opposé à son développement, et a fortiori à son usage, mais son existence était trop tentante pour les services secrets qui prévoyait d'éliminer grâce à lui des terroristes basés en Afghanistan. Cette partie du plan a en effet fonctionné. Mais il y a eu une suite imprévue et catastrophique, en ce que des archéobactéries présentes dans la zone de dispersion ont la capacité de recréer la séquence NAN-C1, la rendant à nouveau mortelle pour l'homme.
A ce stade, deux lignes de travail sont développées en parallèle. L'une consiste à rechercher un antidote, pour l'injecter notamment à des foetus humains, et la seconde à créer des robots qui mettront au monde, élèveront et protégeront ces futurs enfants, qui pourraient bien être les seuls survivants, étant donné la vitesse de propagation de la NAN-C1. Tout cela bien sûr dans le secret le plus total, vu qu'il est hors de question d'annoncer au monde que les USA ont commis une bourde colossale.
Tous ces travaux sont conduits dans différents centres de recherche, d'un bout à l'autre des USA. Ils sont dirigés par Rick Blevins, qui fait partie des rares personnes au courant de l'ensemble du projet. Rose McBride s'occupe du développement des robots, et son souci est de définir l'essence de la maternité, afin d'en pourvoir les machines. Pour ce faire, elle sélectionne des femmes qui donneront leurs ovules, bien sûr, mais dont les caractéristiques psychologiques seront intégrées aux robots. Le développement de l'antidote est conduit par Rudy Garza et James Said.
Evidemment, arrive un jour où le secret est éventé, et où des missiles pleuvent sur Washington et sur certains des centres de développement du projet, alors même que la maladie est arrivée aux USA, et y a commencé ses ravages, tuant entre autres les parents du Dr Said. Dans la panique, Rick Blevins déclenche prématurément le départ des cinquante robots. Il va passer les années suivantes à les chercher dans le désert, aidé par des membres d'une tribu Hopi, parents de l'une des femmes sélectionnées pour le projet, et pourvus d'un gène qui les met à l'abri de la maladie.
Dans la première partie du roman, on suit alternativement l'histoire de la maladie et celle des enfants. Il faut donc prêter une grande attention aux dates de début de chapitre pour ne pas s'y perdre. La seconde partie réunit tous les protagonistes survivants. L'histoire est crédible, racontée de façon vivante, et on ne s'ennuie pas d'une péripétie à la suivante. Rien d'étonnant à ce qu'une adaptation cinématographique soit prévue, car y figurent tous les éléments dont sont faits les blockbusters : personnages faillibles mais héroïques, pandémie mondiale, enfants en péril, peuple natif en équilibre entre tradition et modernité, tout y est !
Bien sûr, si l'on suppose que pratiquement tout le monde est mort sur la planète, on n'en saura rien, étant donné que la totalité de l'action se déroule aux USA. Pour un lecteur non-Américain, ça peut être agaçant, mais ce n'est pas totalement inhabituel non plus. La réflexion sur ce qui constitue la maternité m'a paru finalement assez peu traitée, alors même qu'elle est au centre de l'histoire. L'autrice est une scientifique, et c'est perceptible : elle m'a paru davantage douée pour faire passer des concepts techniques, du développement de l'intelligence artificielle au fonctionnement de l'immunité, que pour créer des personnages originaux et attachants. Cela dit, il s'agit là d'un premier roman, et ce sera sans doute intéressant de suivre l'évolution de l'auteure.
En somme, un roman agréable à lire qui constitue un moment de lecture distrayant.