Venise, sa lagune, ses gondoliers, ses bals masqués fastueux, ses palais mais aussi ses sirènes et ses vampires... Eh oui, c'est une version plus sanglante de Venise qui nous est livrée ici.
Les sirènes, ces femmes qui peuvent vivre aussi bien sur terre que sous l'eau, luttent contre les vampires qui veulent les exterminer. Mais tout cela se fait dans le plus grand des secrets. Les humains, simples mortels, ne sont pas censés connaître l'existence des unes comme des autres. Aussi, lorsque le célèbre poète-écrivain Hans-Christian Andersen évoque, lors d'une soirée littéraire courue, Mélusine, la duchesse des sirènes, une alarme retentit dans la tête de Clio.
Clio est une jeune sirène tout juste fiancée à la mer, donc pas encore autonome. Non mariée, elle est encore contrainte de se nourrir de sang humain pour apaiser sa faim. Il lui faut se marier pour ne plus dépendre de cela, et pour que ses autres dons se révèlent. En tant que simple fiancée, elle ne se sent également pas encore vraiment acceptée par ses comparses, les sirènes. Elle va devoir faire ses preuves, mais ce n'est pas toujours facile !
Lorsque l'écrivain cite Mélusine, c'est Clio qui est envoyée auprès de la reine pour l'avertir. Il va lui falloir lutter contre sa propre sirène garde du corps, en qui elle n'a pas entièrement confiance, pour découvrir ce qu'il se cache vraiment derrière tout cela. Clio et ses amies découvrent ainsi qu'Andersen connaît l'existence des sirènes grâce à Madame de Staël, une humaine aux pouvoirs puissants qui est officiellement morte.
Et puis il y a aussi Marina, la servante de Clio, qui est désespérée car son mari Ezio a disparu, enlevé par un vampire. Ezio était le gondolier de Clio. Il est remplacé par Natale, le frère jumeau de Marina. La nuit, tous les trois partent en expédition pour essayer de savoir ce qu'il est arrivé à Ezio : est-ce que celui-ci est toujours vivant comme l'espère Marina ?
Tout va très vite dans ce roman, parfois un peu trop vite, mais on se laisse vite embarquer dans cette histoire folle. Des vampires, des sirènes, de dangereux Français dont on ne connaît pas vraiment la nature, un écrivain qui, on le sait, va raconter l'histoire de La Petite Sirène, du sang, de l'amour, de l'amitié, des catastrophes... Quel cocktail !
L'histoire caracole, tel un cheval au galop, mais la balade est très agréable, car écrite avec beaucoup de maîtrise et d'intelligence. Même si tout n'est pas expliqué en détails, on comprend vite, par des petites phrases, des allusions, comment tout cela fonctionne.
On comprend vite qu'on évolue dans un monde dangereux, fait d'êtres sanguinaires, et que les moins dangereux ne sont pas ceux auxquels on pense.
Mais on aimerait parfois que l'autrice prenne un peu plus son temps pour expliquer certains faits. Un roman agréable à lire, parfois un peu trop rapide, mais qui n'en est que plus vivant et dynamique.
Je ne suis pas adepte de la littérature dite bit-lit, mais j'ai apprécié ce roman, malgré ses petits défauts.
