Alors que la tempête Xaver, née dans l'Atlantique, traverse la Grande Bretagne et la mer du Nord vers la Scandinavie et l'Europe de l'Est, Margaret et Stephen Ross ont prévu un vol sur ce même trajet. Tous deux doivent intervenir lors d'un congrès prévu pour se tenir à Esbjerg, au Danemark, au sujet d'une terre disparue sous les flots de la mer du Nord, le Doggerland.
Les participants à ce congrès sont d'une part des archéologues, comme Margaret, et d'autre part des intervenants dans le champ de l'énergie, comme son mari, ou comme son ancien amoureux, Marc Berthelot. Après plus de vingt ans de séparation, Marc attend ses retrouvailles avec Margaret. Il les a prévues en détail.
Depuis qu'il l'a quittée, il ne l'a jamais oubliée, cette femme qui semble d'autant plus immobile que lui-même n'a cessé de changer, de pays ou d'entreprise. Mais son point fixe depuis bien des années, leur point commun, c'est la mer du Nord, et plus précisément ce Dogger Bank dont il monitore l'activité sismique.
Ce roman a des aspects très plaisants, mais aussi très frustrants. Ainsi, le premier chapitre et l'épilogue sont, chacun à sa façon, étrangers à l'intrigue principale, si on considère comme telle la réunion de Marc et Margaret, et le congrès d'Esbjerg. D'un côté, on pourrait dire que cela l'encadre et la met en relief, d'un autre point de vue cela la dilue, en montre l'aspect transitoire et anecdotique.
J'ai aimé la façon dont l'auteure décrit les personnages principaux, bien que l'opposition fondamentale de leurs tempéraments m'a paru trop extrême pour être crédible, mais j'ai regretté la quasi-transparence des autres protagonistes : ce n'est pas vraiment gênant dans le cas de Niels Jensen, par exemple, mais Ted Hamilton n'étant pas si secondaire que ça, j'aurais aimé en savoir plus à son propos.
En fait, le personnage principal semble être Xaver, à la naissance de laquelle on assiste en direct, dès les premiers mots. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteure la fait vivre sous nos yeux, avec de longues phrases un peu haletantes, écrites d'une langue riche et précise. Mais du coup, quand la tempête se calme ou s'éloigne, l'action, comme les humains, semble se déliter, et je ne saurais choisir entre les deux fins que j'imagine à cette histoire.
Par ailleurs, je ferai le même reproche qu'à propos de La Centrale : j'aurais vraiment voulu avoir quelques indications de ce qui est ou non réel dans cette histoire, et une idée des recherches et des sources de l'auteure.